A posteriori, typiquement le genre de film qui peut diviser les spectateurs en deux camps bien distincts. Je fais partie de ceux que le film a profondément ennuyés, malgré la qualité indéniable des plans, de la photo, de la couleur, etc. Mais à mes yeux, le film s'arrête là. Parce qu'à force d'appuyer lourdement sur leur volonté érotisante, sur les choix de cadrage au plus près des corps, du désir, de la mort, les deux réalisateurs aboutissent finalement à l'effet contraire: le trop-plein qui produit l'ennui et l'artifice. Comme si la démonstration visuelle leur permettait de faire l'économie d'un propos réel...d'une histoire. J'ai toujours pensé qu'une œuvre devait nous raconter quelque chose. Ici, rien. On assiste aux trois âges d'une fille qui, manifestement, n'a pas son pareil pour s'attirer des emmerdes. Bien sûr, ambiguïté oblige, elle semble provoquer ces moments de tension, d'érotisme souvent pervers, de pulsion de mort. Mais que veulent nous dire les auteurs ? aucune idée. On reste impuissant face à ce déluge de "belles images", si belles et si travaillées que les réalisateurs finissent par se regarder tourner.
Bref, un film joli, chiadé, tout ça, mais sans fond.