Raah putain mais quelle merde ce docu, il rassemble tout ce qui déshonore le genre, des sièges de bâtiments officiels caméra au poing et chamaillades avec vigiles en sus, des joutes rabbiniques remplies de prétérit, de propositions conditionnelles et de mots répétés comme un des fétiches, des inserts de carton remplis de citations aux sources très incertaines qui soutiennent opportunément le propos, de la juxtaposition d'images d'archives à charge, des renvois entre des controverses actuelles et des décisions de justices prises il y a un siècle.
Le pitch de départ est simple, Mr Russo n'accepte de payer la taxe fédérale sur le revenu que si une loi l'y oblige, car "America is run by law" et il a l'air de vouloir promouvoir ce paradigme, aussi inhumain qu'il est. Il va donc faire le siège de banquiers, de juristes et de fonctionnaires d'agences officielles pour se faire citer une loi qui l'y oblige. Mais comme ses interlocuteurs ne semblent pas faire plus de cas que ça de son obsession rhétorique, il va petit à petit dériver sur d'autres sujets, et se mettre à dénoncer World Company qui est si prédateur avec le citoyen moyen.
Ce cher Aaron Russo n'avait qu'à attendre dix ans : cette approche de suspicion systématique et ce kaléidoscope de "facts" braillés d'un accent mâchonnant et qui ont l'air déjà faux à peine énoncés aurait fait merveille avec une promotion par twitter et l'enrôlement de quelques stars de l'anti-system, Assange ou Manning.
Ne perdez-pas de temps à considérer ces ratiocinations : il n'en reste qu'un peu de poussière et une douleur tenace à l'arrière du crâne.