Les premières paroles nous racontent déjà le film, Lester Burnham, père de famille, va mourir dans un an. Ce personnage merveilleusement bien joué par Kevin Spacey est ce que l'on peut appeler un looser : pas respecté par sa famille, maladroit, obligé de se masturber sous la douche tous les jours pour palier au manque de sexe avec sa femme. Mais celui-ci décide de reprendre sa vie en main lorsqu'il se fait virer de son boulot.
American Beauty nous offre une panoplie de personnages aux caractères bien ancrés, la mère, Carolyn (jouée par une Annette Bening incroyable) est maniaque, perfectionniste et se donne l'image d'une femme forte, sa fille, Jane est une ado paumée qui rêverait d'avoir une plus grosse poitrine et est amie avec une jeune fille superficielle, et finalement le jeune voisin Ricky, qui semble au premier abord voyeur, bizarre. La plupart de ses personnages seront des antagonistes à l'avancée de notre protagoniste dont le but et de se libérer, de s'élever de sa condition d'homme qui s’apitoie sur son sort. Pourtant, force est de constater que l'on aura de l'empathie pour eux, nous comprendrons leurs problèmes, et nous ne serons pas antipathiques envers eux. D'ailleurs, notre protagoniste lui-même est un anti-héro, il se met à fumer de l'herbe, il devient impitoyable avec sa femme et ce devant sa fille, nous n'avons pas face à nous un père parfait victime de ses parents.

A partir de ce scénario qui peut paraître simpliste et sans grand intérêt, Sam Mendes nous sort une oeuvre plus complexe, complète, ou chaque détail aura son importance.
Ce film est une ode à la beauté non pas visuelle, mais intérieure. Ou les gens déclarés comme "bizarres" pourront se révéler être plus intègrent que ceux qui les critiquent. Le tout est magnifiquement relevé avec une musique splendide et intelligente servie par Thomas Newman.

Je trouve que la scène où notre "héro" meurt est un des plus beaux moments du cinéma, on ressent toute l'importance et l'intérêt de ce décès, Lester Burnham a atteint son but, qui plus est est heureux, la mort elle-même ne peut briser ce sentiment.

Voilà, il est possible qu'American Beauty ne mérite pas la note de 10 sur 10 que je lui ai mise, mais je dois avouer être incapable de mettre moins, tant je suis resté bouche bée la première fois que je l'ai vu, et je ne me lasse d'ailleurs pas de le regarder.
MorgothG
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films, Films (re)vus en 2014., Les films aux meilleures bandes originales, Mes DVD/BluRay et Films (re)vus en 2019

Créée

le 3 sept. 2013

Critique lue 13.7K fois

7 j'aime

4 commentaires

MorgothG

Écrit par

Critique lue 13.7K fois

7
4

D'autres avis sur American Beauty

American Beauty
Gand-Alf
9

Suburbia.

Premier long-métrage de Sam Mendes, "American beauty" permet au cinéma hollywoodien de retrouver la verve qui était la sienne dans les années 70, empruntant au cinéma indépendant sa liberté de ton et...

le 20 oct. 2013

181 j'aime

American Beauty
Jambalaya
8

Des roses pour Angela.

Après s'être pendant très longtemps regardé le nombril, Hollywood et les États-Unis semblent avoir pris le parti depuis quelques années de regarder une partie moins reluisante de leur anatomie...

le 16 déc. 2012

114 j'aime

23

Du même critique

Philadelphia
MorgothG
9

Critique de Philadelphia par MorgothG

Jonathan Demme nous livre ici Philadelphia, un film traitant des préjugés liés au SIDA (et de l'homosexualité), et jusqu'où cela peut mener, deux ans après son grandissime Le silence des agneaux...

le 30 oct. 2013

7 j'aime

11

American Beauty
MorgothG
10

Qui a tué Lester Burnham ?

Les premières paroles nous racontent déjà le film, Lester Burnham, père de famille, va mourir dans un an. Ce personnage merveilleusement bien joué par Kevin Spacey est ce que l'on peut appeler un...

le 3 sept. 2013

7 j'aime

4

Contes et légendes inachevés, tome 3
MorgothG
9

Critique de Contes et légendes inachevés, tome 3 par MorgothG

Ce troisième tome des Contes et légendes inachevés s'achève donc sur le Troisième Âge, avec un retour au Premier Âge pour traiter des Druedains, et des textes et explications poussés sur les Istari...

le 1 avr. 2014

4 j'aime