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le 20 oct. 2013
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L'œuvre s'approprie magistralement les conventions conservatrices états-uniennes, pour ensuite s'évertuer à les briser, tout aussi magistralement. Sam Mendes derrière la caméra & Alan Ball au scénario nous dirigent ici vers les dessous de l'American Way of Life, lorsque la nuit tombe sur ces fameuses banlieues chics.
''Ces fameuses banlieues chics'', c'est peut-être l'essence même d'American Beauty qui est ici pointée du doigt : un quartier calme, verdoyant, de belles voitures, un gazon bien tondu, des roses entretenues et bien évidemment une famille américaine angélique. Un ensemble sur-patriotique devenu au fur et à mesure le b.a.-ba d'une vie parfaite, idyllique.. Peut-être même trop.
L'intrigue nous apprend très vite que ces codes si conservateurs ne sont qu'une jolie façade : la famille angélique garde bien ses secrets, l'enfant en pleine crise d'adolescence ne peut se construire face à l'image d'une famille déchirée. L'image de la mère de famille est tout aussi brisée, Carolyn est une femme castratrice, obsédée par ses ambitions et son désir de réussite quand son mari Lester est trop occupé à fantasmer sur la meilleure amie de sa fille, Angéla.
L'idée du fantasme, du désir et du fait de posséder sont tout aussi présents dans l’œuvre de Mendes et Ball. Qu'il s'agisse de désirer posséder l'autre, de paraître plus jeune, de désirer s'élever professionnellement ou même de se libérer professionnellement... L'intrigue même tourne littéralement autour du désir d'acquérir, tel un leitmotiv typiquement Américain. L'esthétisme est lui aussi penché sur cette idée de fantasme à travers la forte utilisation du rouge mêlé à des objets très codifiés (la rose omniprésente).
American Beauty doit principalement son succès à la réalisation impeccable de Mendes (qui signe, qui plus est, son premier long-métrage) primée aux Oscars ainsi qu'à l'intrigue ficelée d'Alan Ball
L'interprétation de Kevin Spacey, déjà connu à l'époque pour le rôle de Keyser Söze dans Usual Suspect, en est aussi pour beaucoup dans la réussite de ce long-métrage.
En effet, Lester est, d'un côté un père égoïste, en pleine crise de la quarantaine, amoureux d'une amie de sa fille, mais d'un autre, celui-ci va s'avérer touchant et affectueux
Quant à Angela Hayes, elle est un peu la personnalisation même du rêve américain, jeune et envoûtante, promesse d'espoirs et de désirs inassouvis. Mais au fur et à mesure, Angela se révèle prude, niaise et sans expérience, finalement ce n'était que son physique qui était envoûtant, est-ce donc l'aspect esthétique (buildings, monuments, culture) des États-Unis qui nous séduisent tant ?
À noter qu'il y aura une sorte d'après American Beauty, en effet ce chef d’œuvre apportera d’autres projets cinématographiques à Sam Mendes ainsi qu'à Alan Ball qui obtiendra la liberté créative qu'il espérait tant dans ses débuts.
En bref, un culte à voir et à revoir sans limites.
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Créée
le 23 févr. 2014
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