Look at the plastic bag

Ce film de Sam Mendès, le réalisateur qui a fait le dernier James Bond en date (Skyfall) nous livre ici une œuvre d'une remarquable sensibilité, jamais lourdingue, la beauté de ce film réside dans sa substance et pas seulement dans le titre. Il n'est tout simplement pas possible de regarder American Beauty et de rester de marbre après cette expérience cinématographique.
S'il est évident que Kevin Spacey en tant que mari castré, qui éprouve un désir étrangement loin d'être glauque envers la copine de sa fille, cet acteur porte le film tout le long. Ce n'est cependant pas le seul protagoniste qui nous livrera son ressenti personnel. Dans une banlieue assez chic, où une famille prospère en apparence, intériorise ses propres démons, ses craintes quant à la vie. La superficialité en cause, elle est à la fois répulsive car symptomatique d'une routine impitoyable et en même temps assumée.
L'adolescente n'est pas insupportable mais cherche à s'échapper d'un carcan formaté par la société, elle rencontre alors son voisin qui est un "weirdo", qu'on pourrait assimiler à un psychopathe tant ses propos sont décalés et pourtant c'est lui le cœur du film, cette entité qui observe avec du recul, qui apprécie les moindres choses de la vie, qui donnera lieu à une magnifique scène où il montre une de ses vidéos. Cela n'effacera pas la noirceur de certains protagonistes du film, même si certains personnages découvriront que leurs convictions sont fondées sur l'apparence.
Le film est tantôt drôle, tantôt pathétique, tantôt triste et bouleversant, on peut être sûr qu'il fait appel à notre humanité et notre empathie. Loin d'être surfait, on peut parler ici de chef d’œuvre.