À trop vouloir trop changer le moche en beau, on se brule les ailes

Sans demi mesure, les personnages sont posés dans le cadre. Famille a priori tout ce qu'il y a de plus normal qui semble rencontrer des travers et obstacles vus et revus. Leur problème ? Une totale obstination à vouloir par dessus tout être totalement indépendant de la famille dont ils font partie, petit à petit, chacun va pouvoir tester la limite de l'autre puis ses propres limites jusqu'à ne plus distinguer la décence de l'indécence, l'hystérie passagère à la folie ménagère, de lourds préjugés à folie meurtrière, un goût artistique à une inspiration de nature morbide, une totale soumission à une aliénation tétanisante. Le seul personnage dont on ressent une certaine compassion est Jane Burnham, cette adolescente nettement plus mûre que ce que montre ses parents au quotidien. Quotidien qui va être le théâtre des scènes les plus absurdes et pourtant tellement pertinentes qui devraient s'inscrire dans un cycle évolutif qui permettrait à chacun de grandir par ses expériences mais s'inscrit bel et bien dans un cercle vicieux où l'idéal se mêle aux fantasmes où les droits remplacent, efficacement, les devoirs. Un retournement total d'un famille de classe moyenne américain. Mais dans tout cela on oublie la beauté. C'est l'entremetteuse des changements fructueux comme irréversibles. La beauté de la nature, de la nature humaine, mais surtout la beauté des actes comme initiatives au changement. Il ne s'agit pas d'une famille qui d'un accord commun se sépare par sa volonté, ni d'une famille encartée qui souhaite s'émanciper, mais une volonté individuel de chacun des protagoniste à trouver "leur" voie, ou plutôt le contraire de leur voie, c'est bien l'expression de l'individualité poussée à ses extrêmes, individualité structurant la pensée, individualité stimulée par le désir de possession et de pouvoir.

AymericMasseron
10
Écrit par

Créée

le 16 juin 2016

Critique lue 355 fois

1 j'aime

Critique lue 355 fois

1

D'autres avis sur American Beauty

American Beauty
Gand-Alf
9

Suburbia.

Premier long-métrage de Sam Mendes, "American beauty" permet au cinéma hollywoodien de retrouver la verve qui était la sienne dans les années 70, empruntant au cinéma indépendant sa liberté de ton et...

le 20 oct. 2013

181 j'aime

American Beauty
Jambalaya
8

Des roses pour Angela.

Après s'être pendant très longtemps regardé le nombril, Hollywood et les États-Unis semblent avoir pris le parti depuis quelques années de regarder une partie moins reluisante de leur anatomie...

le 16 déc. 2012

114 j'aime

23

Du même critique

La Chute de l'empire américain
AymericMasseron
6

Plus que des restes dans les décombes ?

Les valeurs américaines sont-elles assez fortes pour en être une philosophie de vie ? Si elles ne le sont peut-être pas il y en a de jolis restes dans les décombres. Un goût de révolte exulté dans...

le 4 mars 2019

1 j'aime

Le Couperet
AymericMasseron
9

Coupe nette - Réalié & Fiction ⚙️

Le Couperet nous offre un espace entre la fiction et la réalité. S'opère alors un détachement hors du temps le temps d'une aventure chez nous, celle de la défiance d'une abstraction métaphysique...

le 26 févr. 2022

1 j'aime

American Beauty
AymericMasseron
10

À trop vouloir trop changer le moche en beau, on se brule les ailes

Sans demi mesure, les personnages sont posés dans le cadre. Famille a priori tout ce qu'il y a de plus normal qui semble rencontrer des travers et obstacles vus et revus. Leur problème ? Une totale...

le 16 juin 2016

1 j'aime