American Gangster par ldekerdrel
Quand Ridley Scott est très en forme, cela donne Alien, Blade runner, Les duellistes, Gladiator. Quand il n'est pas en forme du tout cela donne Gi Jane, Lame de fond, Une grande année, 1492, Hannibal, Traquée. American gangster se situe dans les films qu'il fait quand il n'est pas loin de sa forme optimale mais qu'il manque un petit rien. En gros on est devant un grand film mais pas devant un chef d'œuvre absolu. Il se situe donc dans la catégorie de La chute du faucon noir, de Thelma et Louise, de Kingdom of heaven, Black rain. Cessons de pinailler et rendons hommage à un film de 2h37 ou il n'y a aucun temps mort, porté par deux interprètes magistraux (mention spéciale à Denzel Washington).
Le premier constat est que le film est plus proche de Donnie Brasco (avec plus de brio) que de Casino. L'ascension et la chute de ce caïd hors norme se différencie des parrains et autres affranchis par une sobriété et un réalisme faisant froid dans le dos. Là ou les Toni Montanna et les Nicky Santorro perdaient pied avec la réalité et tombaient dans tous les excès possibles et imaginables, Franck Lucas gère ses affaires comme un businessman froid et pragmatique. La lutte qu'il oppose à Russel Crowe qui est son exact opposé n'en n'est que plus saisissante. Ridley Scott nous montre une fois de plus qu'il est à l'aise dans tous les genres et qu'il est l'un des metteurs en scène les plus prolifique de ces trente dernières années.