Régression
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le 23 juin 2014
46 j'aime
5
Je l'ai enfin vu, ce film si polémique. A l'époque, d'aucuns le trouvaient binaire et racoleur. C'est plus nuancé que bien des films d'aujourd'hui. Mais c'est un film qui cherche à choquer, un film-coup de poing, avec quelques scènes qui prennent vraiment au dépourvu et qui rallongent l'horreur du spectateur, de manière presque sadique.
Le film fonctionne sur des flashbacks en noir et blanc, et le retour à la réalité, en couleur. L'univers est celui des petits blancs de la côte ouest, on voit un bout de Venice, une épicerie, des quartiers résidentiels miteux. Edward Norton est parfait, affuté, avec cette délicatesse et cette noblesse qu'il montre par moments. Mr. Furlong est toujours aussi fascinant (ce sourire étrange).
La musique est parfaite. Le noir et blanc, très léché, rappelle celui de Rumble Fish ou Schindler. Certains plans sont mémorables : Le premier plan sur la mer ; la belle scène où Derek, face au miroir, cache avec sa main son tatouage en croix gammée. La mort d'un des personnages, en revanche, abuse de ralentis et a quelque chose d'emprunté.
Plusieurs scènes sont faites pour être d'anthologie : la réunion de famille qui part en live, la fameuse scène du trottoir, celle de la fête néonazie, la scène originelle avec le père et ses préjugés...
Le message est sans ambiguïté : il s'agit de déconstruire les raisons de l'engagement dans le suprémacisme, et de voir derrière le contexte social. C'est esquissé, dommage que les personnages soient aussi binaires (même s'ils évoluent tous). C'est plutôt le scénario qui est un peu prévisible (au sens où on se doutait qu'un dénouement heureux serait exclu).
American history X raconte une histoire prenante et marquante, avec un esthétisme et une volonté de choquer. Il lui manque un petit quelque chose pour être un chef-d'oeuvre, ça se joue au niveau du contenu.
Synopsis
Derek est un néonazi suprémaciste blanc. Le film distille des flashbacks sur la bande de skinheads qu'il a monté, avec l'aide de Cammeron, un gourou. Il fait un pari sur Venice : la possession d'un terrain de basket si sa bande gagne un match contre un groupe de blacks. Il tabasse un épicier chinois dont il terrorise le personnel clandestin. Avance des préjugés racistes face à son ancien professeur, qui lie criminalité et pauvreté. Il tue deux Noirs devant sa maison.
Il a un jeune frère, Danny, qui ne dit pas grand-chose et qui l'adule. Ses profs s'inquiètent après qu'il ait rendu un devoir sur Hitler dans un travail à faire sur un combattant des droits civiques. Derek est sorti de prison après avoir tué un Noir devant le pas de sa porte.. Il essaie d'éloigner Danny de Cammeron. Danny y va quand même. Derek se pointe, dit à sa copine Stacey qu'il ne veut plus jouer au néonazi. Elle ne comprend pas. Cammeron non plus : il propose à Derek de devenir la figure de proue suprémaciste de la côte ouest. Derek le tabasse, se tire de la fête nazie en menaçant la foule d'un pistolet. Danny est perdu. Derek lui explique : en prison, il a appris à connaître un détenu noir. Ce dernier a pris 6 ans pour avoir volé une télé qui est tombée sur le pied d'un policier blanc, qui l'a chargé. Les blancs de la prison n'aiment pas ça et le violent dans la douche.
Retour au présent. Les flics et Sweeney, le proviseur noir, demandent à Derek de calmer les suprémacistes après que Cammeron soit parti à l'hopiltal : une quasi-mission suicide. Danny, de son côté, se fait tuer par une petite frappe noire qu'il avait provoquée au début du film.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste ça ne pouvait se passer qu'à Los Angeles...
Créée
le 10 déc. 2018
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