Spectator Nightmare
L'idée de base est très originale, en insistant sur les vices des humains, mais elle est très mal exécutée. Des plans médiocres, une mise en scène pauvre en relief et des personnages d'une...
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The Purge a pris « American Nightmare » comme nom « français en anglais ». Cette mode de francophoniser les noms des films anglais pour d’autres titres en anglais est parfaitement ridicule. Elle a pour origine Hangover devenu Very Bad Trip pour les francophones et comme le film a eu un grand succès ce type de « traduction » a bien sur été reproduit, le pire exemple étant Pain & Gain qui a donné comme titre pour les francophones No pain No gain. Pour cette chronique je n’utiliserais que le titre américain du film (The Purge).
Dans une Amérique du futur, il n’y a plus de violence, plus de chômage, l’économie est florissante. Tout ceci est rendu possible grâce au fait qu’une fois par an, pendant une nuit, le crime devient légal. Cette « autorisation de tuer » permet d’évacuer toutes les tensions et les problèmes accumulés pendant l’année. Elle agit comme une véritable catharsis permettant la paix pendant le reste de l’année.
Il y a deux façons de passer la purge : primo partir en chasse pour tuer son patron ou un SDF, ou secundo se calfeutrer chez soi pour ne pas se faire tuer. C’est la deuxième option que choisit la famille Sandin. Le père ayant fait fortune en vendant des systèmes sécurité servant à isoler les maisons, la nuit de la purge lancée, il confine sa maison derrière des panneaux d’aciers. Mais parce qu’il y a toujours besoin d’un mais pour faire un bon film, un SDF déjà amoché va venir tambouriner à la façade de la maison pour y demander asile. Le fils Sandin n’aura pas le cœur à lui refuser le refuge et déverrouillera la maison afin qu’il puisse rentrer. Une fois le SDF à l’intérieur, un groupe de jeunes nantis qui étaient à sa poursuite vient à son tour frapper à la porte pour réclamer le SDF, leur cible de purge. Si la famille Sandin refuse de leur livrer ils essayeront d’entrer de force.
Tout d’abord le suspense dans ce film est intenable, il y a un très bon rythme et le spectateur est très bien tenu en haleine. Ensuite Il y a deux clés de lecture du film : tout d’abord, on peut le voir comme un simple film de huis-clos, faisant un peu penser à Panic Room, avec de la violence gratuite et des codes horrifiques classiques ; mais il y a également un second degré de lecture qui fait la critique de cette Amérique bourgeoise qui s’enferme de plus en plus dans des quartiers sécurisés avec barrières et milices privées. D’ailleurs la plupart des purgeurs sont des bourgeois bien-pensants, à l’allure classique et lisse mais qui se révèlent être de véritables sauvages la nuit avec pour seul but de casser du SDF. Ce ne sont pas du tout les « racailles » qui sont les plus violents. Ce renversement de rôle est assez intéressant et pousse la réflexion sur la criminalité et sur la réelle dangerosité des hommes. En effet qui est le plus dangereux ? Le roumain dans la station de métro ou votre voisin dans votre quartier résidentiel sous surveillance ? Il y a également une dénonciation de la vente libre des armes aux USA.
Le film a aussi ses défauts. Il y a clairement dans un abus du mécanisme appelé Jumpscare, ou effet de surprise. Du coup l’effet perd de sa force au cours du film. La construction visuelle est assez classique, et on a du mal à croire à la famille Sandin. L’esprit affectif ne prend pas trop dans ce film, j’ai vraiment eu du mal à m’émouvoir devant leur malheur. De plus l’idée que, en une seule nuit, on puisse évacuer toutes les tensions d’une année entière est assez irréaliste, pour que cela fonctionne il faudrait des purges au moins tous les mois ;-))
Créée
le 27 mars 2015
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