On avait un peu peur avant de découvrir ce potentiel dernier volet de la très lucrative saga « American Nightmare » et son concept imparable de purge annuelle par le meurtre. Le premier épisode avait lancé cet univers en mode mineur quand le second l’avait transcendé en restant comme le meilleur épisode de la saga. Ensuite, le déclin qualitatif avait commencé avec un troisième épisode répétitif et un quatrième en forme de préquelle raté. Et bien contre toute attente et même si l’on n’atteint pas le niveau des premiers opus, « American Nightmare 5 » est une bonne surprise. En effet, James DeMonaco (qui est à l’origine du concept et a réalisé les trois premiers épisodes) laisse une seconde fois la mise en scène à un autre mais apporte un peu de fraîcheur à cet univers en restant à l’écriture avec de nouveaux enjeux plutôt convaincants et très en phase avec l’actualité.
Ici, la purge quitte les grandes villes pour se délocaliser à la frontière mexicaine au Texas. Et des clandestins seront les victimes principales d’une purge qui ne s’arrête pas, laissant des mouvements extrémistes et racistes perpétrer le mouvement au-delà du jour fatidique. Opposition entre riches et pauvres, entre nationalistes radicaux et pro-immigration ou entre employés et patrons. Cela rebat les cartes et donne du coffre à un concept usé jusqu’à la corde dans les précédents épisodes. Certaines lignes de dialogues sont même très perspicaces et certaines réflexions pleines d’acuité et en parfaite adéquation avec l’état politique actuel des USA (le spectre de l’invasion du Capitole en début d’année plane sur le film). Celui-ci se dote donc d’un peu plus de fond et de considérations très pertinentes. Après on reste sur le terrain de la série B violente et dirigée vers l’action, il ne faut donc pas s’attendre à une étude sociologique non plus, mais cela fait plaisir de voir un film de ce genre assumer son génial concept et de ne pas le laisser en arrière-plan comme un simple prétexte.
Du côté de la réalisation, rien de bien neuf. C’est fait avec application mais sans grand génie, celle-ci se contentant d’être purement illustrative. On remarque également un épisode peut-être moins porté sur la violence que les autres, donc moins impressionnant à ce niveau. A contrario de la tension et du rythme qui s’avèrent toujours intacts. On suit sans sourciller et avec plaisir ces nouveaux personnages plutôt bien campés et attachants malgré leurs contradictions. L’adrénaline monte crescendo jusqu’au final et on a le droit encore à quelques séquences imaginatives et à une direction artistique flamboyante (les nouveaux masques très texans). En somme, « American Nightmare 5 » est un plaisir de chaque instant pour les amateurs de la première heure comme pour ceux lassés par les précédentes dystopies de cet univers. Une série B de qualité qui retrouve l’énergie et l’originalité des premiers. Maintenant, il est temps d’arrêter.
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