« American Outlaws » évoque les jeunes années de Jesse James. De son retour de la Guerre de Sécession où il faisait de la guérilla contre le Nord (les fameux « bushwackers »), jusqu’à ses premières années comme bandit.
Dès le départ, le film assume pleinement un style qui met le réalisme historique de côté. Une BO totalement anachronique (Moby dans un western !), et des fusillades pétaradantes bien trop modernes pour l’époque (se rouler par terre ou foncer dans le tas en tirant au Colt n’aurait en réalité sans doute pas grande efficacité !). Mais à la limite pourquoi pas, si cela peut renouveler un peu le genre.
Le souci c’est que le film n’est pas franchement bien exécuté. La photographie totalement quelconque, et la réalisation peu inspirée, donnent l’illusion de regarder un téléfilm du dimanche après-midi plutôt qu’une production confortable à 35 millions de dollars.
Pire, le rythme du film est très mal géré. En 1h30, toute l’intrigue semble expédiée à coups de d’ellipses brutales et de péripéties qui se déroulent, sans prendre le temps de construire un univers émotionnel. On a par exemple cet enchaînement très cocasse, à quelques minutes d’intervalles, de deux briefings chez les méchants, censés se dérouler à quelques mois d’écart. Sauf que tout le monde est assis exactement au même endroit, et personne n’a changé de vêtement ni de coiffure !
Sans compter des dialogues raz-des-pâquerettes, et des acteurs très inégaux. Si les seconds rôles s’en sortent honorablement (Timothy Dalton, Harris Yulin, Ronny Cox), les premiers rôles semblent perdus. En particulier Colin Farrell, qui est aux fraises. Ajoutez à cela un scénario au révisionnisme effronté, qui surfe le mythe fantaisiste autour de Jesse James. Le bandit violent est ainsi présenté ici comme un gentleman robin des bois des plus gais !
Peu étonnant donc que ce western fut un échec en salles, et qu’il a été allègrement oublié depuis.