La densité et le caractère poignant d'American Pastoral sont une évidence. Pour ce qui concerne le roman de Philip Roth, s'entend, Prix Pulitzer. Que Ewan McGregor s'attaque à une telle adaptation, pour ses débuts à la mise en scène, montre une ambition sans doute louable, mais aussi un peu d'inconscience, là où il aurait fallu un P.aul Thomas Anderson ou un James Gray aux commandes, pas moins. Tout n'est pas raté dans le film, loin de là mais l'atmosphère générale n'y est pas malgré une reconstitution (un peu trop) léchée des années Vietnam, Woodstock et contestation générale de l'American Way of Life. Sur cette période, toile de fond violente, le film se contente de la perception du personnage principal que McGregor n'aurait jamais dû jouer. Plus mystérieux est celui brillamment interprété par Jennifer Connelly mais qui n'a qu'un second rôle. Dakota Fanning, de son côté, est assez remarquable mais là encore, elle n'a droit qu'à la portion congrue et sa rébellion maladroitement exposée. Outre quelques problèmes de vieillissement au gré des années qui passent, le film est sagement mis en scène, sans donner de densité à cette histoire tragique de lien filial brisé. Donc, pour l'intensité et la puissance, voir plutôt le roman originel.