Alors, certes, cela ne plaira jamais à la personne qui aimerais entendre des dialogues à la Godard, une histoire à la Marguerite Duras ou un vocabulaire à la Chapier. Nous plongeons dans le milieu étudiant, avec la Vérité en face: l’obsession de coucher. De préférence avant la fin des études.
Et, chacun avec leur situation bien à eux, 4 garçons bien personnalisés vont tout faire pour atteindre cet objectif si convoitable (comment leur jeter la pierre ?). Dès les premières secondes, le film assume ce qu'il est: c'est pas un canard qui marche à trois pattes, c'est un pigeon qui avance en mangeant des miettes de pain. Donc, il se prend pas la tête. Donc, il divertit. Le réalisateur parvient à nous embarquer dans leurs aventures auxquelles on aurait très bien pu, facilement même, se contrefoutre. En rendant attachants et identifiables les personnages (mention particulière à Sherman, qui est quand même assez exceptionnel comme connard), il dresse un portrait plutôt affectueux des jeunes. Et il fait rire ! Après tout, c'est ce qu'on demande, non ? Certaines trouvailles sont même tellement torchées qu'on se demande si elles ne sont pas inspirées de faits réels... Le contrechoc de générations, représentés par le père et le fils pour l'un des mecs, où forcément le rapport au sexe n'est plus le même, est également puisé avec l'humour qu'il faut.
Alors, certes... il manque quand même ne serait-ce qu'un peu de Oury dans les dialogues. Cela peut lasser rapidement, parce que le sujet est quand même rarement dévié ("je hais le sexe !", tu m'étonnes, à force d'en parler et d'y penser sans cesse pendant une heure et demi, au bout d'un moment, ça court le haricot...), et la toute-fin est un peu décevante. Mais si l'on a simplement envie d'oublier sa journée de merde et de se faire plaisir, si on a envie de bander en même temps que rire... c'est le pied !