Ce qu'il y a de fascinant à Hollywood, c'est la force de producteurs aussi friqués que stupides qui acceptent de signer des films interdits par le bon-sens. Ainsi, deux scénaristes aux corones bien charnues ont décidé de donner une suite à American Psycho, l'excellente adaptation du roman de Bret Easton Ellis par Mary Harron. Mais au lieu d'en faire une lamentable séquelle sans le casting original, Hollywood va en faire une désastreuse suite avec d'autres personnages, avec une nouvelle histoire, un autre décor et un minuscule rapport avec le précédent film...
Ainsi, notre nouvelle psychopathe est Rachael Newman qui a réussi à tuer le serial killer Patrick Bateman quand elle était gosse et a suivi (sans aucun rapport) ses traces. La trame du film n'est donc qu'un vulgaire slasher dont on connait déjà l'identité du tueur, en l'occurrence ici de la tueuse, qui va zigouiller ses comparses à l'université afin d'être la préférée de son prof. Pour la mise en scène, on a fait appel à Morgan J. Freeman (aucun lien, le gaillard n'a réalisé que teen dramas peu connus) qui signe ici une réalisation télévisuelle sans panache ni identité, filmant des dialogues soporifiques et des meurtres soft autour d'une atmosphère de sitcom où nos chers jeunes acteurs s'en donnent à cœur joie pour faire ressentir leur conviction située au niveau zéro.
La jeune Mila Kunis (pourtant géniale dans la série "That 70's Show") est ici d'un ridicule affligeant aux côtés d'un William Shatner se demandant lui aussi ce qu'il fait dans cette galère. Rarement autant de bêtise n'aura été mise en scène de façon aussi sérieuse... Ainsi, à travers un scénario sans ambition, plat et sans aucune saveur, nous nous efforçons de rester éveillés afin de voir le final de ce massacre sans vergogne d'une œuvre majestueuse qui avait su proposer une adaptation fidèle à un livre inoubliable. Pour finir, évitez de toute urgence cette infamie si l'idée ne vous a pas déjà traversé l'esprit...