Un second épisode sans raison d'être, qui n'a d'ailleurs pratiquement rien en commun avec l'original
Vous avez aimé "American Psycho" mais vous le trouviez trop mysogine ? Voici "American Psycho 2" rien que pour vous. Par contre, pour la qualité, on repassera...
Ce second épisode n'a aucune raison d'être. Le film n'était d'ailleurs pas prévu comme une suite du premier "American Psycho". En ajoutant quelques éléments dans le scénario, comme la scène d'ouverture où la jeune Rachael tue Patrick Bateman avant de devenir elle-même psychopathe, les scénaristes permettent de créer un lien avec le film original, lien fort illusoire étant donné que les deux films sont très différents.
Là où "American Psycho" était une satire de la société actuelle qui décelait plusieurs niveaux de lectures et que Christian Bale était un psychopathe à l'impersonnalité justifiée qui tuait pour satisfaire son besoin de sang, "American Psycho 2" est ni plus ni moins l'histoire d'une jeune étudiante qui va tuer toutes les personnes qui se dressent sur son chemin afin d'atteindre son but final, à savoir obtenir une promotion dans son université. Si Mila Kunis n'est pas une mauvaise actrice, elle n'apporte à son personnage de Rachael qu'un caractère unidimensionnel et n'a pas le même impact que Bateman dans le film original.
De même, alors que les voix off de Christian Bale étaient on-ne-plus intéressantes, construites et à plusieurs sens dans le film original, la voix off de Mila Kunis est ici omniprésente, inutile et ennuyante. Idem pour les musiques, variées et déstabilisantes dans "American Psycho", répétitives et assomantes dans cette suite. "American Psycho 2" se situe très loin en dessous du film original et tous deux n'ont, en soi, rien en commun.
On pourrait s'imaginer que la motivation de faire cette suite était de cumuler les scènes d'horreurs ainsi que d'apporter un côté sexy et moins mysogine, mais il n'en est rien. La moitié des scènes de massacres sont ratées, peu crédibles ou tout simplement inconsistantes. Le côté sexy est absent à part un seul et unique plan mettant en valeur le corps de Mila Kunis. Quant au caractère anti-mysogine, et bien on retiendra uniquement que les femmes peuvent être aussi dangereuses que les hommes, si pas plus.
Reste à considérer "American Psycho 2" comme un film autonome et accepter son second degré mal foutu. Au mieux, le film nous permet de visualiser ce dont n'importe qui, par égoïsme et par pulsion infantile, pourrait rêver : pouvoir délibérément supprimer les personnes gênantes qui se mettent en travers de notre chemin, le tout avec une petite touche d'humour noir. A part ça, il manque une importante et nécessaire dimension moralisatrice à ce film pour qu'il soit acceptable.