Un gros morceau de déculpabilisation, d'un Clint en fin de race, qui nous vend tant bien que mal son Amérique qu'il aime quand même, berceau de la liberté, celle de butter des gosses de loin à la lunette plutôt que de près à la perceuse.
C'est vrai que ça a quand même une autre gueule, la guerre technologique, on ramasse nos cadavres nous, on en fait pas des puzzles, c'est pas comme ces sauvages, lâches et cupides qui envoient les femmes en première ligne. Pour un peu de bordel autour de la machine à café, en plein centre ville encore, on va leur ruiner le pays pendant quinze piges. C'est peut être normal après tout.
Et puis après on fera des films vachement psychologiques tu sais, pour se rappeler qu'il y a des héros de guerre, des hommes, des vrais, garants de la paix, de la virilité, qui font le monde à leur image. Tu seras un homme, mon fils et tu dégommeras des chevreuils, voire des bronzés si t'as du bol. Tu seras une pute, morue et tu feras la vaisselle, pendant que j'irais défendre ta liberté chez les égorgeurs de moutons, ta liberté de porter le string et de mater Oprah.
On a beau savoir que Clint est un sudiste un tout petit peu modéré et parfois même trouver de quoi relativiser le choc des images et le poids de la connerie, c'est quand même ça qui transpire à l'écran, pas l'ambiguïté, ni la vacuité, ah si, dans le regard de Bradley, il y a parfois comme un vide.