Le good boy américain se doit d'aller sur le front afin de sauver sa mère-patrie. S'il y a bien une chose que l'on peut reprocher à Eastwood, ce n'est pas sa glorification du drapeau américain, mais le devoir aveugle envers la nation qu'a son personnage. Car celui-ci fonce tête baissée comme des milliers d'autres américains sur le front afin de rendre aux agresseurs de l’Amérique la monnaie de leur pièce.
Fort heureusement Eastwood ne fait pas de son film une ode au drapeau américain, son personnage n'est jamais filmé comme un héros. Il est vu par les soldats qui l'entoure comme tel, mais n'est jamais glorifié par la caméra d'Eastwood. Le réalisateur le présente comme un homme aux valeurs simples qui fait partie d'une certaine tranche de l’Amérique. Et que l'on le veuille ou non cette tranche existe et elle est portée à l'écran, non pas pour aider les recruteurs américains à trouver de la chaire fraiche à envoyer sur le front, mais simplement pour montrer qu'elle fait son devoir. Elle le fait même si le prix à payer et les conséquences qu'entraine un tel conflit est lourd pour l'homme qui s'engage et son entourage.


Eastwood montre dans son film les traumatismes de la guerre, elle laisse des traces indélébiles sur celui qui appuie sur la gâchette. Sur ce point le film est franchement réussi il ne donne pas un seul instant l'envie de se retrouver dans une telle situation. Les traumatismes sont amenés de façon subtile, rien n'est appuyé ici. Les combats entre deux forces armées sont eux aussi efficaces, les deux camps sont bien identifiés il y a les bons et les mauvais. Mais Eastwood n'englobe pas tout un peuple comme ennemi de l’Amérique, enfin c'est un passage dans le film, car le reste du temps les Irakiens sont présentés comme l'ennemi. Le film ne porte pas vraiment sur le fond du conflit mais sur le dilemme que va rencontrer ce personnage.


Si le film possède pas mal de qualités il ne l’empêche pas de ne pas emporté complétement, il est certainement un peu trop long, quoiqu'on ne voit jamais le temps passer. Mais son principal problème est peut-être que tout reste trop en surface, le film donne l'impression tout comme son personnage de ne montrer que ce qu'il veut bien montrer pour enfermer le reste bien au fond.

Heurt
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le 24 févr. 2015

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