La guerre c'est moche, ça craint et c'est pas héroïque... Eastwood nous livre un grand film qui au-delà des apparences, n'est pas l'apologie d'un "héros américain" mais bien celle d'un homme entraîné et formé à accomplir une mission. Ici, pas de patriotisme forcené, mais une bande de Navy SEAL déployés en Irak dont l'un d'eux deviendra une "légende"... mais, là encore c'est le surnom que lui attribuent ses compagnons d'armes, à aucun moment, Chris Kyle ne se réclame de celui-ci (voir la scène du garage) . Le Navy SEAL Kyle est un soldat surentraîné qui souffre, marqué dans son esprit et dans ses convictions. Il doit protéger des hommes et c'est ce qu'il fait. Il ne tue pas par plaisir, il ne tient pas le compte des cibles qu'il abat, non, il fait ce pour quoi il a été entraîné. Certains pleurent le manque de contexte ? Quel manque de contexte ? A moins d'avoir été sur une autre planète ou en hibernation depuis 15 ans, qui ne sait pas dans quel contexte s'est déroulée la guerre ne Irak ? A quel moment, Eastwood fait-il l'apologie de cette guerre dans le film ? Jamais! Le jeu de Bradley Cooper en Chris Kyle est exceptionnel, on souffre avec ce type, on ressent sa colère, sa peur, son incapacité à vivre entre deux déploiements. Ce film est l'histoire d'un homme que d'autres oint élevé au rang de héros, mais à aucun moment le réalisateur ne cautionne ce qu'il a fait. Quant au caractère raciste du film, il n'existe que dans la tête de ceux qui veulent en voir un. Les propos sont ceux des soldats déployés sur place, on sait ce qu'il en est, ça a été rapporté, relaté, filmé par des journalistes même. Alors, que fallait-il faire ? Changer les troupes américaines en gentils bisounours aiment tout le monde ou montrer la réalité aussi crue et moche qu'elle ne l'est réellement ? Personnellement, je préfère la deuxième solution... d'ailleurs on retrouve le même type de comportement de la part des militaires montrés dans "Fury" dont les faits se passent presque 60 ans avant... la guerre c'est moche et "American Sniper" nous en montre une de ces facettes à travers un seul homme.