Les anglophones ont G.R.R. Martin et la saga du "Trône de Fer", les francophones ont Pierre Pevel !
Un peu prétentieux comme comparaison ? Nullement !
Pierre Pevel est à la Fantasy française ce que Maurice Druon était à l'Histoire... car, lorsqu'on lit ce second tome du "Haut-Royaume", on ne peut s'empêcher de penser aux "Rois Maudits", mais aussi aux nombreuses intrigues qui ont jalonnés la Cour de France aux cours des règnes des derniers Valois et des premiers Bourbon.
Ce second tome nous laisse perplexes pendant le premier quart du récit. On est plongé au cœur de nouvelles intrigues politiques, une guerre se prépare parce que deux femmes se haïssent, le Premier Chevalier n'est plus, un prince du sang a pris sa place. Le roman commence dans la pluie et reste sombre tout au long des 500 pages qui s'égrènent entre les doigts du lecteur qui vit aux côtés des personnages, tellement l'univers du Haut-Royaume est riche. De bonnes surprises en rebondissements, l'auteur joue avec nos nerfs, avec notre patience aussi. Ecrire un récit dont une partie repose sur un siège est devenu une entreprise périlleuse. Pourtant le siège d'Arcante est tout sauf ennuyeux. Les scènes de combat sont justes, relevant presque de la chronique historique (certaines parties rappellent le siège de Maastricht par les armées de Louis XIV, célèbre parce que d'Artagnan y perdit la vie), mais colorées comme il se doit. Tout est juste, parfaitement équilibré.
Quant aux personnages, comment ne pas les aimer ou les détester tellement ils sont vivants.
Vivant, c'est le mot qui convient à cette saga dont on ne peut que tomber amoureux ou admiratif, tellement l'écriture est de qualité.
La phrase à retenir : "le Destin n'est pas le Bien, L'Obscure est le Chaos et la Corruption mais elle n'est pas le Mal"... dans le Haut-Royaume, le Destin est un sacré joueur de poker... et il a encore de sacrés surprises en réserve (enfin, c'est mon humble avis).