American Splendor par bangawa
Harvey Pekar est avec Crumb une figure importante du comics underground. Ce scénariste à la vie oscillant entre la banalité affligeante et l'atypique, dont l'esprit flirte avec le génie et la connerie, raconte dans ces créations le quotidien, les petits évènements de la vie. Pekar estime que les évènements anodins, de tous les jours, sont ceux qui ont le plus d'impact sur l'homme.
Ce film, qui lorgne bien plus du coté du documentaire que de l'adaptation, traite essentiellement de la vie de l'auteur, son travail et son contenu sont mis au second plan. C'est en fait une de ses faiblesses car la vie de Harvey Pekar oscille comme je l'ai dit entre le plus banal et l'atypique. Toute sa vie n'est pas passionnante. Son succès l'est, tout comme son environnement, la dualité entre son intelligence parfois remarquable pour ses récits, ses critiques de jazz et l'emploi qu'il occupe, les gens qu'il côtoie.
C'est à la fois une vie banale, donc chiante mais avec une forme d'extravagance, donc intéressante.
En somme, on ne peut pas reprocher grand chose aux réalisateurs, bien au contraire, ils suivent l'histoire de cet homme. Ils font l'erreur de ne pas montrer plus l'impact de son travail et son contenu.
Il y a en plus de bonnes idées de mise en scène avec des plans sous formes de cases de bande déssinée, une bonne narration. Le vrai Harvey est meme présent et fait office de narrateur alors que son double ( le très bon Paul Giamatti) reproduit à l'écran ses dires.
Il se permet même de parler du film, commenter le choix des acteurs, réagir sur certains faits de sa vie.
Ça renforce l'idée d'être en face d'un documentaire et puis en fait, non. Ça a le cul entre deux chaises.