Ce n'est pas un rigolo, pas une marionnette
"Est-ce que je suis vraiment un gars qui écrit sa vie dans un livre ?
Ou suis-je seulement un personnage du livre ?
Si je meurs, est-ce que le personnage continuera de vivre ?"
C'est quelques lignes de dialogue résument bien l'esprit tourmenté de Harvey Pekar.
A l'instar Robert Crumb, Harvey décide de se lancer dans un genre nouveau de BD qui sera les débuts de l'underground autobiographique, il sera l'une des figures de proue de cette tendance.
Le film parle donc de sa vie (joué par Paul Giamatti) au moment où il se lance dans un genre narratif où il raconte sa vie. Le film ne s'arrête pas là dans les différentes couches de réalité, puisqu'on à affaire à une fiction autobiographique jouée par des acteurs qui se mettent en scène sur support papier. La mise en abîme est renforcée par des séquences de témoignage du vrai Harvey (ainsi que plusieurs protagonistes... se qui nous permet de voir la ressemblance incroyable entre le jeux des acteurs et des personnages joués). Les dédoublements formels de Harvey sont multiplié par non seulement les interventions du vrai Harvey dans les parties documentaires et dans ces apparition dans des show télévisé, mais dans les animations d'Harvey représentant ses pensées, par le fait qu'il est dessiné dans ses comics par différents dessinateurs (il a donc autant de visages que le nombre de dessinateurs qui l'ont dessiné), ainsi que les comédiens rejouant au théâtre la rencontre entre Harvey et sa future épouse.
Malgré ses allures de dépressif déprimant, Harvey est incroyablement attachant, sans doute du au fait de ses nombreux visages, réel, fictif et graphique. D'autant plus que j'apprends qu'il est mort l'année passé, en juillet 2010.