Sexe, drogue et puritanisme
Bien que j'affectionne tout particulièrement Jonah Hill depuis Superbad, je dois avouer qu'American Trip m'a laissé plus que perplexe : ce film a le cul entre deux chaises et passe son temps à naviguer entre deux extrêmes.
Pendant une bonne partie de l'histoire, les personnages ont une vie débridée (alcool, sexe, drogues...), mais comme dans toute bonne comédie américaine, un excès de puritanisme gâche une histoire qui aurait pu être jouissive. Si Russell Brand et Jonah Hill forment un bon couple de comédie, le reste des personnages est complètement caricatural et sans intérêt.
On a l'impression de voir un sous-Appatow, et encore, je suis gentil, car ce réalisateur a la même propension à nous délivrer une bonne morale à la fin de chacun de ses films. Franchement, quel besoin de nous faire l'éloge de la monogamie ou de la sobriété, quand les seules scènes drôles nous montrent les personnages dans des situations plus vaseuses les unes que les autres ? Pourquoi nous imposer un énième happy end alors que le film est censé parler de la vie d'une rock star héroïnomane ? Bon sang, quand on a Russell Brand au casting, on se lâche et on évite les éternels poncifs hollywoodiens sur la rédemption !
Bref, American Trip est un film plat, long, puritain et terriblement conventionnel sous ses aspects irrévérencieux.