Ne réveillez pas un dormeur amoureux

Jeune clown chevelu, inoffensif, rêveur et adepte de défonces variées, notre héros tient la caisse de l’épicerie de sa petite ville américaine en dessinant régulièrement des bandes dessinées de science-fiction. Il ne vit que pour l’amour sincère, intense et enfantin qu’il voue à sa compagne, et pour les comics qu’il crée à base de singes dans l’espace.
Jusqu’au jour où il se découvre un effroyable instinct de tueur en liquidant spontanément deux commandos professionnels venus le refroidir. Hébété par lui-même et par l’objet de la situation, qui se réitèrera à chaque fois plus violente, lui, son aimée et une ex-leader de la CIA mèneront une enquête qui lui révélera qu’il est un agent secret dormeur dont la formation jusque là occultée vient de se réactiver, et dont on a décidé l’exécution en haut lieu.
Sur un mode extravagant, plein de poésie, d’excès et de fantasque, ponctué de clins d’œil au monde de la BD et de délires où se reconnaitront tous les défoncés et les détraqués du monde, on a ici un thriller fantastique absolument craquant qui sait rester beau et structuré. Savoureux mélange d’actions haletantes qui nous accrochent à nos fauteuils, d’un amour des plus mignons triomphant des impostures de ce monde glauque, ce film fantastique offre en prime toute une enfilade d’éclats de rires et de castagnes sanguinolentes et burlesques.
Jesse Eisenberg se révèle décidément une jeune « gueule » du cinéma de plus en plus évidente et en incontestable ascension depuis ces dernières années, de même que Kristen Stewart qui, une fois de plus très loin des nunucheries de ses débuts, confirme ici son talent et son avenir.