Mathieu Demy passe à la mise en scène. Porteur d’une hérédité à la fois riche et lourde (avoir deux parents géniaux, ce n’est sûrement pas simple, nous le savons depuis Freud), il l’assume d’une manière que je trouve assez courageuse. Il s’est donné le rôle d’un homme en pleine crise sentimentale qui apprend le brusque décès de sa mère, dont il était sans nouvelles depuis son enfance. S’ensuit un voyage aux États-Unis puis au Mexique à la recherche de son passé perdu… et d’un amour disparu ! Le propos est intéressant, il y a de vraies intentions créatrices tant au niveau du scénario qu’à celui de la mise en scène et l’auteur-acteur se dirige fort honorablement. Le défaut du film réside dans son déséquilibre entre des parties trop inégales. Chiara Mastroïanni (la compagne) passe comme une ombre en début et en fin de film et Jean-Pierre Mocky incarne un père que l’on aurait aimé voir davantage dans la perspective du double héritage mentionné plus haut. Il me semble néanmoins que la première partie (cathartique) de l’œuvre de Mathieu Demy cinéaste est à peu près réussie. On donc attend la suite.