En 1935, Les Révoltés du Bounty connaît un succès spectaculaire, aussi la Paramount se lance-t-elle à son tour dans un film qui mélangera héros charismatique, procès maritime et drame de la mer. On déterre un vague événement authentique, on met une vareuse à Gary Cooper, on demande à Hathaway de faire son travail et voilà le résultat.
Le résultat, c’est 1h30 sur les 2h30 prévues par le réal et donc, pas mal de gâchis. Le problème c’est qu’entre le film de procès, d’espionnage, d’aventures maritimes, de comédie truculente entre amis et d’histoire d’amour, c’est le dernier thème qui va être largement privilégié et les autres allègrement sacrifiés pour les yeux d’une Francess Dee chevaline qui n’en méritait pas tant.
C’est dommage parce que Gary est plutôt magnifique en tenue de marin, et puis, à la longue, j’ai même fini par trouver George Raft supportable en acolyte bavard aimant à boire et à lutiner les jolies brunes. Après, moi, j’adore les films de bateaux et d’auberges, donc, j’ai mon content de décors, c’est juste frustrant qu’en définitive on ne puisse pas en faire grand-chose…
Il y a toute une histoire assez mal écrite de lutte contre le commerce triangulaire qui est trop lourdement appuyée pour passionner réellement, mais bon, c’est pas le plus grave on pouvait presque pardonner. Et puis, il y un naufrage, c’est toujours ça de pris et Gary a une technique bien à lui pour sauver le maximum de gens quand le seul canot disponible est trop petit pour tout le monde…
Non, finalement, ce qui est chiant ici, c’est d’avoir tout laissé de côté pour une poule disgracieuse, et donc tous les dialogues enamourés tombent un plat, même si la partie masculine est jolie comme tout. C’est ballot, l’image est chouette, il y a même Harry Carey en capitaine de navire et la tête de Pruneau pendant qu’on pend deux types par les pouces à la grande vergue était assez réjouissante pour mériter beaucoup mieux que ce résultat bancal, aussi improbable que convenu, ce qui, vous le reconnaîtrez, tient de la gageure.
