Âmes libres
6.6
Âmes libres

Film de Clarence Brown (1931)

Quand on vous dit qu'il ne faut pas se laisser charmer par les voyous...

C'était sympathique.


Je m'attendais, au vu du synopsis, à un film de procès en bonne et due forme ; en fait pas du tout, le film ne comptera en tout et pour tout que deux scènes d'audiences (la première à l'issue humoristique qui signera pourtant le début des emmerdes pour l'héroïne, la seconde à l'issue dramatique qui signera pourtant son salut par celui de son promis – un habile décalage de ton). Mais je dois bien avouer qu'un climax sous forme de belle plaidoirie fait le plus souvent son petit effet et qu'en l'occurrence, la tirade finale de Lionel Barrymore est ici un joli morceau de bravoure. Peu de procès, donc, mais du procès de qualité. On s'en contentera.


Le film est en fait largement centré sur le quatuor composé de l'héroïne et des trois hommes qu'elle aime : son père d'abord (avec qui sa relation est pour le moins chelou – il faut voir cette scène d'ouverture dans laquelle elle folâtre avec lui comme elle le ferait avec un amant), son fiancé ensuite (le gendre idéal dans tout ce qu'il peut avoir de typique et d'insipide) et son amant enfin (le voyou charismatique – Clark Gable, sans moustache mais pas sans présence) ; et l'évolution de leurs relations. Et c'est pas mal, d'autant plus que le film fait aussi la belle part, et c'est tant mieux, au personnage du père, le plus intéressant des trois hommes.


Dommage toutefois que le personnage disparaisse un (court) temps du film et que sa remise en selle avant le dernier acte soit complètement éludée. J'aurais bien aimé que le film prenne le temps de s'y attarder. Je comprends la volonté d'aller droit au but une fois les retrouvailles avec sa fille actées mais je pense qu'il y avait tout de même un truc à faire. Un petit quart d'heure consacré à sa reprise en main (sevrage de la bibine et préparation de sa plaidoirie finale) m'aurait intéressé. Et puisque j'en suis aux reproches, j'ai trouvé le personnage du fiancé assez fade parce qu'unidimensionnel. Il aurait à mon avis mérité un traitement plus approfondi. Parce que là, comment ne pas lui préférer nous aussi le voyou...


Mais je chipote. Le spectacle est plaisant.

ServalReturns
7
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le 21 juil. 2020

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ServalReturns

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