Trois ans après le film de Stuart Rosenberg sort donc cette fausse suite puisque le film est en réalité une prequelle qui raconte ou du moins s'inspire de la vraie histoire d'Amityville avec ce meurtre terrifiant de toute une famille par l'un de ses enfants en 1974. Produit par Dino de Laurentis et réalisé par l'italien Damiano Damiani plutôt spécialisé dans le polar et quelques western (Un génie, deux associés une cloche) ; Amityville II Le Possédé malgré ses défauts appartient à cette catégorie rare des suites qui surpassent allègrement le film original.
Le film se passe donc en 1974 et suit la famille Montelli qui s'installe avec enthousiasme dans leur nouvelle immense maison à Amityville . Très (trop) vite d'étranges événements se produisent dans la maison semblant surtout affecté l’aîné des enfants Montelli qui semble lentement possédé par les lieux...
Si dans la réalité la famille DeFeo vivra presque 10 ans dans la fameuse maison avant que survienne le drame, le film lui ne perd pas de temps et dès la première nuit la famille devra subir les bruyants caprices des esprits. De toute évidence Damiano Damiani n'aime pas trop les préliminaires et c'est à la fois la force et la faiblesse du film qui semble parfois avancer parfois trop vite sans prendre le temps d'installer ses personnages et son ambiance. Contrairement à la famille Lutz du premier film auquel on pouvait s'attacher un peu, Amityville II nous balance une famille loin des standards de la gentille famille américaine avec un père (Burt Young) qui joue volontiers du ceinturon sur sa femme et ses gosses, une mère de famille dépassée et un frère et une sœur aux relations troubles et limites incestueuses. Avant même que les esprits du malin ne viennent s'en mêler la famille est déjà bien rongé par le mal, du coup l'aspect plus dramatique de la tuerie perd en intensité à l'image des deux plus jeunes enfants qui n'existent jamais à l'écran. Tout va tellement vite qu'au bout des deux premiers tiers du film l'intrigue de maison hantée semble déjà bouclée et le film enchaîne sur l'aspect possession et exorcisme. Même si l'histoire semble parfois se précipiter un peu et que la direction d'acteurs est parfois vacillante, au moins on ne s'ennui donc pas une seule seconde devant l'évidente générosité de Damiano Damiani. Le film est correctement réalisé avec quelques idées de mise en scène fortement inspiré par Evil Dead de Raimi et globalement le film propose une belle ambiance angoissante réussie entre une forme de classicisme et toutes les exubérances du bis à l'image des ravages physiques de la possession sur Sonny Montelli (Jack Magner).
Après l'académisme parfois un peu soporifique du premier film, la saga Amityville passe plus du côté obscur du bis et ce grand ravalement de façade d'un petit artisan venu foutre le bordel dans le décor est franchement réjouissant.