Trois années après le succès du premier Amityville, un prequel sort en salles, cette fois-ci scénarisé par le débutant mais déjà génial Tommy Lee Wallace (qui réalisera Halloween 3 la même année) et réalisé par l'Italien Damiano Damiani (Seule contre la Mafia, Un Juge en danger), qui restera l'unique film américain du réalisateur. Le premier film se penchait sur l'histoire vraie de la famille Lutz narrée dans le bouquin "L'Horreur d'Amityville" de Jay Anson, ce deuxième se base sur "Murder in Amityville" de Hans Holzer, où le jeune Ronald Defeo Jr., de ses dires possédé par le mal, avait décimé toute sa famille de manière inexpliquée quelques années avant l'Affaire des Lutz.
Un associé de Carpenter au scénario, un réalisateur italien à la réal', un bon petit budget signé Dino De Laurentiis... Ce prequel fleurait bon la petite production fantastique ricaine des 80's. Bien plus dérangeant, violent, gore et atypique que son prédécesseur, Amityville 2 bénéficie d'une mise en scène travaillée, alternant efficacement entre séquences inquiétantes, passages emplis de malaise et scènes particulièrement gore et graphiques, Damiani ne se privant pas d'exploser le budget en poussant les potards à leur maximum, quitte à filmer des scènes impensables qui seront pour la plupart coupées au montage comme une scène d'inceste (pourtant essentielle au récit), une autre de viol conjugal et des coupes primaires car trop sanglantes, coupes qui peuvent parfois se voir vulgairement.
La caméra virevolte comme dans un Sam Raimi, les cadrages oppressants et les thématiques blasphématoires glacent allègrement le sang, le metteur en scène italien délivrant un film particulièrement sombre, violent, nihiliste et sans concession, avançant avec un rythme parfait vers l'horreur la plus brutale. Contenant avec surprise tous les éléments nécessaires pour un film d'horreur typique des 80's, Amityville 2 est une suite supérieure à son ainé, un prequel réussi et l'un des meilleurs films de genre des années 80, une perle sous-estimée que tout bon amateur se doit de contempler.