Vissi d'amore
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L’amour chez Luca Guadagnino n’est jamais une évasion sans retour, ni un abandon sans conséquence. Amore (2009) se love dans cette faille. Dans la villa glaciale des Recchi, le silence pèse plus lourd que l’opulence, et l’amour clandestin d’Emma (Tilda Swinton) devient le moteur de son récit.
Le film épouse la structure d’une tragédie classique, où l’ordre initial – celui d’une aristocratie figée dans son bien être – ne peut survivre à la moindre faille. Emma n’est pas seulement une épouse adultère ; elle est une femme qui, en cédant au désir, s’arrache à son propre rôle. Son amour pour Antonio, jeune chef dont la cuisine éveille en elle des sensations, n’est pas une simple infidélité, mais une remise en cause totale de son existence.
Chez Guadagnino, la parole est souvent impuissante à traduire les vérités intérieures. Amore se raconte d’abord par les corps, les textures, les regards. La mise en scène épouse le frémissement du désir à travers une matière presque tactile : le grain d’un tissu, la moiteur d’une nuque, la lueur d’un soleil tamisé par la pierre.
Dans la villa milanaise, tout est rigide, maîtrisé, réglé comme une partition de musique de chambre. Les plans y sont ordonnés, les gestes mesurés. Mais dès qu’Emma rejoint Antonio dans la nature, la mise en scène se dilate, les couleurs s’intensifient, la caméra se fait organique. Ce n’est pas seulement un changement de décor, mais une métamorphose sensorielle.
Mais chez Guadagnino, toute ivresse porte en elle sa propre chute. Son bonheur est une parenthèse vouée à se refermer dans un déchaînement tragique. La révélation de son secret agit comme un couperet, et la mort surgit, brutale, non pas comme un accident mais comme une nécessité. Elle est l’onde de choc qui rétablit l’ordre. Et c'est là que la beauté du film tient dans cet équilibre fragile entre sensualité et douleur, extase et fatalité.
Créée
le 11 févr. 2025
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