La lutte jusqu'à la mort pour la dignité et la survivance de l'Amour!
Enfin, j'ai vu cette palme d'or tant attendue et magnifique en avant-première!
Le film est plus dur que je ne l'aurais pensé, plus métaphorique aussi, à plusieurs reprises il convoque le spectral, avec grâce et intelligence, pour souligner l’impossibilité du présent à rendre raison du sentiment amoureux depuis l’intrusion cruelle de la maladie dans le couple. Imagée subtilement par la tentative de cambriolage au retour du concert de l’élève d’Anne au début du film, tout comme plus tard la possibilité de se libérer de la souffrance sera imagée par la présence d’un pigeon, qui entre et repart, après avoir été saisi amoureusement et relâché et également le signal de la mort qui arrive par un rêve effroyable de Georges.
Les yeux d’Anne, désormais incapable de trouver un soulagement dans le souvenir de la santé, implorent et Georges ne comprend que trop bien sa demande muette. Il devra finalement renoncer aux gestes tendres et patients mais vains contre la souffrance d’Anne pour accomplir le geste lucide, définitif et libérateur.
La force du film réside dans le fait qu’Haneke n’est pas froid et distant ici, comme on pouvait s’y attendre après Le ruban blanc, pour lequel on pouvait éventuellement lui reprocher cette attitude. Ici il accompagne davantage ses personnages dans leur difficile destin tout en montrant sans complaisance la souffrance et comment l’amour survit à la maladie dans cette vie ou une autre.
Laisser partir pour prouver son amour et pouvoir continuer à aimer. Bouleversant…que dire d’autre ?