Difficile de savoir si je l'ai aimé ou pas mais il ne laisse pas indifférent. Un couple de vieux mélomanes se trouvant déchiré lorsqu'un AVC plonge Anne dans un inéluctable déclin, ça paraît assez commun comme scénario. Pourtant, le film trouve sa force dans la subtilité du portrait. On nous donne à voir la maladie dans sa réalité brute, à travers des plans dont on ne calcule plus la longueur, une atmosphère de huit clos pesante et l'absence de musique, sinon l'air de piano qui, comme un écho, rappelle à Georges la carrière glorieuse de sa femme.
Au lieu d'un drame, il peut se regarder comme une longue poésie teintée d'aspects dramatique, la souffrance de Georges, qui traverse l'écran et atteint le spectateur, engendrant une forme de libération du personnage. D'ailleurs, la situation pousse deux personnages à faire des choix et, donc, à se révéler. Un mari éperdu de douleur qui préfère l'amour à la rationalité mais aussi une fille unique qui, ne pouvant se résoudre à voir sa mère partir, choisit l'exil. Aucun ne peut vraiment être condamné car ils nous posent la question suivante : Qu'aurions-nous fait ?