Amour, Orgueil et Préjugés : quand les chiens surpassent les acteurs !

Amour, Orgueil et Préjugés...

Avec un titre pareil, vous n'avez pas pu résister. Pourtant, vous savez d'avance que vous risquez fort d'être déçue : la présence du mot Orgueil, Préjugés ou Darcy ne garantit en rien une intrigue romantique et palpitante de qualité. Mais c'est plus fort que vous... La tentation de retrouver ne serait-ce qu'un faible écho du charme originel, de voir une nouvelle Elizabeth et un nouveau Darcy s'affronter avant de succomber. C'est grave, Docteur ? Heu, non... vous souffrez juste d’une « Janeite ». Mais il va falloir vous préparer à visionner quelques nanars, car les romans de Jane Austen ont inspiré et inspirent encore quantité de scénaristes et de films qui surfent sur la vague d’un succès intemporel sans forcément parvenir à créer un nouveau chef d'oeuvre.

Et « Amour, Orgueil et Préjugés » ( « Unleashing Mister Darcy ») dans tout ça ? Disons-le franchement : on est très proche de l'escroquerie ! A moins que l’idée d’un Pride and Prejudice revisité dans le monde des concours canins ne vous intrigue, mieux vaut modérer vos attentes. Certes, la présence des chiens est « cute », à tel point qu’ils volent presque la vedette aux humains. Mais si vous espériez une romance bien ficelée et des dialogues mordants dignes d’Austen, passez votre chemin.

Tous les personnages manquent de nuance et de profondeur, ce qui se traduit chez Elizabeth par une agressivité gratuite et constante envers un Darcy qui, pourtant, ne manque pas d’élégance. Quant aux personnages secondaires, ils sont trop caricaturaux et n'inspirent pas l'amusement d'un Mister Collins par exemple. Résultat : non seulement les confrontations sonnent forcées, mais on peine même à comprendre pourquoi ce Darcy tombe amoureux de cette Elizabeth. Loin du duel subtil entre orgueil et préjugés, on assiste plutôt à une série de joutes sans relief où l’alchimie entre les héros est aux abonnés absents. Bref, une variation autour d'Orgueil et Préjugés bien loin du compte.

Mais tout n'est pas perdu !

 Parfois, l'esprit austenien se manifeste lorsqu'on ne l'attend pas.

"La légende du prince de Noël", réalisé par Paul Ziller en 2022, en est un parfait exemple. Sans prétendre adapter "Orgueil et Préjugés", ce téléfilm capture l'essence des œuvres de Jane Austen en explorant avec bienveillance des thèmes tels que la transformation personnelle et le dépassement des préjugés. Dénicher une touche austenienne dans un film modeste (et qui n'utilise pas la sémantique d'Austen pour appâter les téléspectateurs) devient une agréable surprise pour les amateurs de romances.

Et si malgré tous vos efforts vous avez craqué et regardé "Amour, Orgueil et Préjugés" pour aussitôt regretter ce temps perdu, vous pourrez au moins vous dire que vous n'êtes pas seul(e) dans ce cas...