Ne pas reprendre littéralement le titre original finnois, Neljä pientä aikuista (Quatre petits adultes), est compréhensible mais le débat a dû faire rage chez les distributeurs français du film de Selma Vilhunen, entre Amours à la finlandaise, assez banal mais œcuménique face au beaucoup plus amusant mais connoté Scènes de la vie extra-conjugale (finalement utilisé comme accroche). Rien à voir avec Bergman, alors ? Voire. 50 ans après, les mœurs ont bien évolué et puis, surtout, les Finlandais ne sont pas les Suédois, les seconds considérant les premiers comme des hommes et des femmes des bois un peu frustes, tandis que les Finlandais aiment à taxer leurs voisins de vaniteux). Mais ces considérations nous éloignent du film, assez exotique au demeurant, non parce qu'il y ait question de polyamoureux dans tous leurs états, mais aussi parce que ses deux personnages principaux, un pasteur et une femme politique, représentent des symboles des sociétés scandinaves, dont on ne s'attend pas forcément à trouver leurs affaires sentimentales et sexuelles aussi peu conventionnelles. Amours à la finlandaise, malgré une poignée de situations incongrues, n'a rien d'un vaudeville et se situe plutôt du côté d'une dramédie à forte teneur sociologique, qui se caractérise par l'absence de tout jugement moral et une vraie empathie pour ses personnages, sans céder à une quelconque mièvrerie. Quant aux 4 acteurs principaux, qui donnent beaucoup de leurs personnes, ils sont d'une grande justesse, y compris dans les scènes où leurs personnages ne sont pas à leur avantage.