Amra, une femme au foyer de 44 ans, découvre que son mari qui prend sa retraite envisage d’épouser une seconde femme plus jeune, poussé en cela par sa mère qui veut que la nouvelle épouse lui donne un fils. Le deuxième long-métrage du saoudien Mahmoud Sabbagh, après la sémillante comédie romantique Barakah meets Barakah, est d'apparence moins légère. Il y est question de la condition des femmes dans la classe moyenne, pas à l'abri, comme son héroïne, de voir leur vieux mari décider de prendre une deuxième épouse. Le film, malgré le sérieux de son sujet, est une satire assez féroce d'où personne ne sort indemne dans cette histoire où les hommes, plutôt absents ou lâches, gardent bien précieusement le pouvoir malgré les désirs d'émancipation des femmes, qui tentent de "sortir la tête du sable'. Le ton est à la fantaisie, voire à l'onirisme, sans crainte de tomber parfois dans la caricature (la belle-mère). De très bons points :la qualité esthétique du film et l'inventivité permanente de la mise en scène. Moins satisfaisantes sont l'architecture chaotique du scénario et l'interprétation, presque toujours outrée, hormis celle, parfaite, de l'actrice principale. Reste que le cinéma saoudien, avec les films de Sebbagh, de Haifaa Al Mansour (The Perfect Candidate) et d'Abdulmohsen Aldhabaan (Last Visit), notamment, commence vraiment à sortir de l'ombre, radiographiant une société en évolution mais encore gouvernée par des règles d'un autre temps. A suivre.

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le 15 juin 2020

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