Un sac de nœuds

Mais quelle déception que cet Amsterdam, une telle distribution et pourtant se fut sans espoir. Rien n'est normal dans ce film, ni l'image, ni le temps, ni les voix off qui sont changeantes. Les personnages semblent ne jamais être dans le même film, un scénario qui souffre de toutes ces incohérences, bien trop capricieux, avec une tendance à fluctuer énormément en qualité, si bien qu'il est parfois complètement dépourvu de substance. Avec une somme de talents tels que Christian Bale, Margot Robbie, et John David Washington, ainsi que Robert De Niro, et bien d'autres, pour une histoire vraie lancée dans une intrique, un sac de nœuds, une enquête plutôt bizarre, dans une reconstitution assez agréable du New York des années 30.

David O. Russel, le réalisateur est son excellent Happiness Therapy, ainsi que Fighter, nous propose dans son dernier film, de nous embarquer dans une tentative brumeuse qu'il voulait ambitieuse. Cette envie d'un conte inquiétant, d'une satire noire traitée de façon absurde, aux accents parfois extrêmement sombre, puis comique, pour au final ne rien donner.
Une conspiration secrète pour une amitié presque utopique, mais étonnamment positif, de ces 3 Américains participant à la 1ere Guerre Mondiale, entrainés dans ce complot politique organisé, mais confus. On peut y voir aussi les difficultés d'un réalisateur à essayer de relier toutes cette aventure, en quelque chose de cohérent, linéaire. Tant de thèmes à traité qui finissent par créer la confusion, dans un passé américain plutôt choquant, et ce parallèle entre ce chapitre qu'on cherche à développer de la nation, et le présent qui ne manque pas de souligner le racisme et la discrimination dominante et omniprésente de la société américaine.

Amsterdam est un film à la complexité structurelle ambitieuse, mais aussi déglinguée. Un film qui nous parle malgré tous du spectre de la guerre, son désir d'une illusion perdue. Cette façon chez David O. Russell de photographier le drame d'un pays, et d'un monde secoué, jusque dans leurs traumatismes inénarrables. Quelquefois comique, souvent triste, reste alors ces personnages qui n'ont jamais voulu se dire au revoir. Une amitié pour la vie, malgré les blessures toujours ouvertes qui continuent d'exister à présent, chacun dans le regard de l'autre. Jamais seuls, avec des souvenirs et des rires qui enveloppent tout leur être. Cette guerre intérieur qui resonne encore en eux