Après avoir vu ce film, le père d'Amy, Mitch Winehouse, a appelé au boycott, et on comprend facilement pourquoi. Sans le dénoncer clairement, le film le rend plus ou moins coupable, lui et ses proches, d'avoir entraîné Amy dans sa chute en la laissant, continuer ses concerts, voire même en la poussant à faire une tournée qu'elle ne voulait pas.
Ce qui est troublant dans "Amy" c'est qu'on n'a pas en face une actrice imitant la chanteuse : Amy est face à nous non stop pendant tout le film, elle est le personnage principal et pas un simple sujet commenté par ses proches (on ne voit d'ailleurs pas les témoins). C'est ce qui fait la force du film et le rend bouleversant car on assiste impuissant à la descente aux enfers d'une personne réelle. Il n'y a plus de distance. On la voit chanter, rire, s'émouvoir... et emmenée à la fin dans un sac noir à l'intérieur d'un corbillard.
Le film rend brillamment hommage au talent de la chanteuse. La puissance et la maturité de sa voix, à seulement 18 ans, c'est impressionnant. C'est d'autant plus triste, car elle aurait sans doute pu devenir une icône comme Billie Holiday ou Nina Simone...
A la fin du film, avec certainement "rehab" ou "back to black" dans la tête, il est difficile de ne pas se dire "quel gâchis...".