Arthur Hiller est surtout connu pour son film Love story, sorti en 1970, grand succès à l’époque, mais n’ai rien fait d’autre qui soit vraiment resté dans les mémoires. Sa filmographie est assez insolite, on voit qu’il a dirigé un épisode de La famille Addams, ou encore que sa dernière réalisation est un film "American lampoon", qu’il a fait à 83 ans. C’était suite à 9 ans d’absence, après qu’il ait tourné Burn Hollywood burn. Un film satirique sur un cinéaste du nom d’Alan Smithee, qui est un pseudonyme qu’ont employé de nombreux réalisateurs américains quand ils souhaitaient se dissocier de leur film, souvent parce qu’on avait touché au montage de sorte que le résultat ne corresponde pas à ce qu’ils voulaient.
Ca avait été le cas pour Hellraiser 3, Les oiseaux 2, et ironiquement, pour Burn Hollywood burn, dont le final cut a été fait par le producteur et scénariste, Joe Eszterhas.
Et effectivement, le film se tape une sale moyenne sur IMDb et SensCritique… il n’empêche que j’étais curieux de le voir, notamment parce qu’il y a tout un tas de cameos, et parce que je voulais voir à quoi ressemblait cet énorme flop (un peu plus de 52 000$ rapportés, pour un budget de 10 million).
Mais ce qui m’a décidé, c’est la présence de Jackie Chan… Burn Hollywood burn est le dernier film auquel il a vaguement participé qui m’intéressait encore, et comme je me suis fait un cycle Jackie pendant plus d’un mois, autant en profiter pour regarder ça maintenant.


Le héros, joué par Eric Idle des Monty Python, est Alan Smithee, monteur qui devait passer à la réalisation pour un long-métrage qui finalement n’est jamais sorti. Burn Hollywood burn se place dans la catégorie des mockumentaires, en relatant l’histoire de ce film fictif, qui a coûté 200 millions de dollars, que les critiques avaient adoré, et qui comptait Stallone, Whoopi Goldberg et Jackie Chan en tête d’affiche.
Si on m’avait parlé de ce film comme une satire de l’univers Hollywoodien par le scénariste de Basic instinct et Showgirls, j’aurais imaginé une œuvre brillante et subversive. Mais c’est difficile à croire que c’est le même type qui est l’auteur de ce film-ci et des deux merveilles de Verhoeven.
L’écriture est vraiment paresseuse, c’est trop caricatural pour tenir un propos pertinent sur le showbiz ou juste pour qu’on croie en cette histoire, en ces personnages, et en ce film fictif. Et en même temps, ça n’est pas assez grotesque pour que ça soit ouvertement parodique et potentiellement drôle.
Eszterhas fait du namedropping tout le temps, balance des noms de stars dans les insultes ou dans les noms des bâtiments, et ça relève de la private joke ou de la référence pointue à tel événement ou telle caractéristique en rapport à cette personnalité, du coup la plupart du temps je ne comprenais pas de quoi il en retournait.
On sent que c’est écrit avec la mentalité d’un type qui est dans le milieu, et que les blagues sont adressées à d’autres gens du milieu ; un peu comme un film de potes, mais à une toute autre échelle. D’ailleurs on sent que Eszterhas a fait jouer ses relations, d’où tous ces cameos et l’association on ne peut plus insolite des trois stars du film dans le film. Et le scénariste se repose là-dessus et sur son pitch faiblard, sans se fatiguer à aller plus loin.
Ou alors il en avait juste plus rien à foutre après l’échec de Showgirls.


La plupart de Burn Hollywood burn consiste en un recoupement d’interviews qui relatent des évènements passés, mais il y a un passage où une soirée est à la fois racontée et montrée… alors qu’il n’était pas censé y avoir une équipe de tournage à ce moment-là… Adieu la cohérence.
Déjà que la structure du film paraît chaotique au bout de 5mn seulement… ça débute avec Stallone qui parle de Rocky, puis il y a le générique sur des images de tags, ensuite on voit un passage du tournage, puis on passe aux interviews au présent… On dirait que le montage consistait à trouver comment assembler le mieux possible des rushes qui ont été filmés sans qu’on sache comment ils allaient être agencés.
J’imagine bien le réalisateur se dire sur le tournage qu’il faut filmer l’impro de Stallone, oh et puis ces tags, c’est joli quoi… on ne sait pas où ça se placera dans le film, mais il faut que ça y soit, c’est trop cool !
Et on voit bien qu’ils étaient tellement désespérés de trouver des gags qu’il y a eu des rajouts pitoyables en post-prod, avec ces infos s’affichant à l’écran pour chaque personnage, qui en viennent même à se foutre de la gueule des participants : Stallone qualifié de "rocket scientist" et "brain surgeon"…


Il n’y a vraiment pas un seul truc drôle dans ce que j’ai vu.
La BO est sympa, mais j’ai lu qu’Eszterhas, faute de budget, a demandé à ce que des artistes indépendants lui envoient leur musique, et il a choisi dans le lot. Mais il s’agit de chansons avec des paroles, qui souvent ont peu de rapport avec ce qui se passe à l’image, donc même là il ne s’est pas foulé.
Ca fait plaisir aussi de voir Richard Jeni, un comédien de stand-up qui était super dans The mask mais qu’on a peu vu au ciné, et qui est mort en 2007.
Mais ça ne donne pas beaucoup plus d’intérêt au film. J’ai arrêté au bout de 30mn, me demandant pourquoi je m’imposais ça. De toute façon, j’ai vu Jackie Chan, qui dit qu’il ne peut mourir… sous-entendu "dans un film", mais c’est quand même bon à entendre.

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le 19 juin 2016

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Wykydtron IV

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