An Elephant Sitting Still par elyoumne

Le style, la grâce, un énorme coup de coeur.
En légère contre plongée, en plan serré, la caméra danse élégamment autour de personnages désabusés, et les laisse se débattre dans les pénombres d'une ville grise et monochrome.
Une ville aussi déserte à l'image que présente dans la bande son.
Auparavant, que l'on suive Wei Bu, Huang Ling, Yu Cheng ou Wang Jin, dans de longs plans séquences d'errance urbaine, tout nous emmene vers des lieux d'enfermement comme les cages d'escaliers, les tunnels ou le sinistre rocher au singe.
Et parfois un spectaculaire plan fixe, en longue focale, avec des avant plans et/ou arriere plans flous, mais signifiants, et des personnages qui s'immobilisent.

Le jeune homme, la jeune femme, le grand père et la petite fille vont, in fine, vérifier si ce ne serait pas mieux ailleurs. Ailleurs cela pourraît être Manzhouli, où il y a paraît-il, un éléphant qui reste assis.
Peut être que partir ne servira à rien et qu'ailleurs sera comme ici... mais au moins le voyage apportera les premières touches de couleur et avant le barissement final, un jeu de "balle" dans les lueurs des phares de l'autocar qui montre enfin un signe de convivialité.

3h50 de grâce pour un premier film qui sera tristement un ultime film.