Sans Soleil
Dans ce qui restera l'unique long-métrage de Hu Bo, qui mit fin à ses jours peu de temps après l'avoir achevé, le fond et la forme s'associent pour accoucher d'une œuvre d'une grande force lyrique...
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le 8 janv. 2019
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Le réalisateur s'est tué juste après l'avoir terminé ? Ça m'étonne pas, ce film est bileux et dépressif, mais justement, l'histoire est au sujet d'une reprise d'espoir et d'une prise d'initiative pour sortir la tête de l'eau, donc son suicide ne m'étonne pas d'un côté, mais de l'autre, justement, je me disais que son but était de nous montrer un quotidien plus que gris avec tout ces gens dépressifs dans ce quotidien pénible, et de nous amener à leur envie de porte de sortie puis, à la fin, d'être arrivé quelque part, ailleurs, pour respirer, c'est le moment où ils sont hors de leur "cage", de leur "enfer", et où ils jouent, c'est ça l'éléphant, et pendant tout le film je me disais "ce réalisateur est surement suicidaire" pour enfin changer d'avis au fur et à mesure... Mais maintenant que je sais qu'il s'est tué juste après je me dis que peut être que la fin est en fait une mauvaise fin, je ne sais plus.
En tout cas j'ai été gênée par cette dépression excessive qui fait plus penser à de la pleurnicherie de la part du réalisateur plutôt qu'à une réalité de la vie telle qu'elle pourrait être. Parce que dans ce film, il ne se passe pas une seule chose positive, tout les gens sont des cons entre eux, se détestent, se trompent, se suicident, se tuent, se tapent, se dénigrent, s'ignorent, pleurent, s'insultent, un condensé de haine et de malheur, et je ne crois pas que n'importe quel recoin du monde puisse arriver à une vie pareil, à part dans la tête de Monsieur Hu Bo, une envie de sa part d'afficher sa détresse intérieure au monde entier.
Ce profond désarroi est quand même fait pour amener leur envie à tous de cette porte de sortie imaginée, mais quand c'est trop malgré tout, ça sonne faux, et c'est dommage parce que cette pleurnicherie permanente salit le film de ce qu'il pourrait avoir de réel et empêche de susciter chez les spectateurs d'authentiques sentiments d'empathie. Et c'est là où on sent non pas l'envie du réalisateur de peindre un quotidien présent en Chine, mais purement d'y mettre sa propre déprime, de ce que je pense et de ce que j'ai ressenti. Maintenant je me demande comment je dois prendre cette fin...
Créée
le 19 janv. 2019
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