Liar liar, pants on fire

"An honest liar", encore un documentaire comme je les aime sur des personnes et des évènements réels plus captivants que la plupart des fictions.
Celui-ci se concentre sur James Randi, ancien magicien et maître de l’évasion qui a battu plusieurs records établis par Houdini. La cinquantaine passée, il a consacré le reste de sa vie à démasquer des charlatans, des pseudo-télékinesistes et guérisseurs miracles, pour leur empêcher d’arnaquer les crédules.

James Randi, ou "The amazing Randi", a déjà l’air d’un grand-père dans ses apparitions TV dans les 80’s, avec sa barbe blanche touffue, et pourtant c’est un personnage à l’esprit vif, charismatique, délivrant des blagues excellentes sans qu’on s’y attende, parfois en même temps qu’il bluffe son public en faisant un tour.
Des grands noms du business de la magie, et même Alice Cooper avec qui Randi a collaboré pour des trucages scéniques, sont là pour témoigner en sa faveur.
Un type visiblement extraordinaire par ce qu’il a accompli, et dont je n’avais pourtant jamais entendu parler.

Et encore, "An honest liar" n’explore pas vraiment sa vie de manière complète, mais se concentre seulement sur un aspect de sa carrière, en montrant plusieurs cas de tromperies qu’il a discrédités.
C’est cet aspect-là qui rend le documentaire prenant au premier abord, nous exposant des supercheries et comment Randi s’y est pris pour les démonter (même si, à mon regret, certaines des astuces ne nous sont pas dévoilées ici).
Mais j’étais d’autant plus happé par le film qu’on m’avait parlé d’un twist, auquel on fait vaguement allusion au début du documentaire.*
Qu’on y soit préparé ou non, le retournement est quoi qu’il en soit assez surprenant, et même s’il n’avait pas été prévu par les réalisateurs, l’incident vient renforcer et même approfondir le propos du film. Et clôt ce qui commençait comme un documentaire sur le charlatanisme de manière inattendue, par une manifestation d’amour très touchante de James Randi envers son compagnon.

A part ça, on se rend compte en voyant ce docu qu’il y avait un vrai engouement pour le psychisme aux USA dans les années 70-80 ; j’ignorais tout de James Randi et d’Uri Geller par exemple, et pourtant ils ont assurément laissé leur empreinte dans la pop-culture. On peut se demander s’il y aurait eu la fameuse scène de torsion de cuillère dans Matrix, si ce truc n’avait pas été popularisé par Geller ? Et je comprends mieux pourquoi il y a eu autant de films sur le sujet à cette époque (Carrie, Scanners, Furie, et… Psychotronic man, pour ne citer que les plus connus).
Je me suis aussi fait la réflexion qu’on a beau faire tout son possible pour confondre des escrocs, que ce soit des gens qui se disent prophètes ou mediums, ce genre de parasite continuera toujours d’exister, parce qu’ils trouveront toujours des moyens de renouveler leurs combines, et il y aura toujours des candides pour tomber dans le panneau.
En dehors de la reconversion d’Uri Geller en vendeur de bijoux comme on peut le voir à la fin du documentaire (et qui apparemment fait des procès à tout va, même à Ikea et Nintendo, pour récupérer du fric par n'importe quel moyen), il y a Peter Popoff, le guérisseur, qui semble maintenant chercher ses victimes par courrier.

"An honest liar" est un film captivant, mais qui fait le choix de se concentrer uniquement sur certains aspects de la vie de son sujet ; pour le reste, il est nécessaire de se renseigner par soi-même. On peut trouver sur le web des infos sur la façon dont les scientifiques du Projet Alpha ont été bernés par exemple, et je vais probablement aussi voir à un moment "Secrets of psychics", le documentaire TV de 1993, qui inclut Randi et Geller.

*ah oui par contre faut surtout pas lire le résumé sur SensCritique...