Alors c'est l'histoire de la révolution Bolchévique avec une capacité incroyable à nous dépeindre la famille tsariste comme famille parfaite. ça fait évidemment plutôt mal au spectateur qui aura fini son école obligatoire, mais l'enfant trouvera ça tout mignon donc il parait que c'est pas grave.
Le reproche pachidermique que l'on peut faire à Anastasia, c'est déjà de passer complètement à côté de son époque. Lorsqu'on reprend une période-clé de l'histoire et des personnages tout aussi importants, on s'attend à un minimum d'exploitation de tout ça. Ici, on en reste à quelques références discrètes par-ci par-là ; recouvert d'une bonne couche d'infidélités dont on ne tiendra pas compte.
L'histoire reste lamentablement bateau avec un couple dont la caricature nous pousse au désintérêt le plus complet, voire, à l'agacement. Leur compagnon, tout de rouge vêtu, sera notre dernier rempart contre le dégoût des personnages.
Evidemment, j'ai gardé Raspoutine pour la fin. A mon souvenir, Raspoutine était effrayant et nous envoûtait d'un sentiment d'anti-classe. Mais lorsqu'on regarde cela avec du recul, on remarque que notre méchant adoré est dépouillé de tout. La peur qu'il inspirait se change en déception, le dégoût nous paraît quelque peu fade... Le seul point positif reste l'aspect décomposé un peu dégueulasse du personnage. Faut dire que la mort lui va si bien et c'est comme ça qu'on l'aime.
Pour le reste, c'est forcément très beau (heureusement, parce qu'il n'y a plus que ça) même si on nous inflige quelques ratés, notamment lors des scènes d'actions. La forme assez riche pour son âge rattrape un fond plus que pauvre, en avance sous son régime bolchévique. Pour un film de communisme, c'est quand même très inégal.