Titre français ridicule mais vrai bon téléfilm HBO. A travers le destin cramé de la top model Gia Carangi, Michael Cristofer dépeint 10 ans d'excès en appuyant sur sa peur maladive de l'abandon et sur ses addictions fatales, en même temps qu'il ausculte un american way of life qui se casse la gueule avec l'émergence du SIDA.
Si les premières minutes abusent de raccourcis réducteurs, le reste s'avère étonnamment réussi, parvenant à émouvoir sans artifices lacrymaux en redonnant vie à une Gia charismatique et attachante. La mise en scène n'a rien de honteux bien au contraire, alternant scènes intimistes et reconstitution kitsch des photoshoots et des runways 80's sans trop en faire. La scène d'ouverture qui prend un tout autre sens à la fin est un brillant exemple du sérieux de l'entreprise.
Mais le gros atout de Gia c'est évidemment Angelina Jolie, la vraie, celle que j'adore, à la fois punk, expressive, subtile, incroyablement sexy et surtout totalement investie dans son rôle, en un mot géniale. Une actrice, pas une star. De quoi regretter que plus personne depuis Clint en 2008 ne lui offre un vrai personnage à la hauteur de son talent.