Honnêtement, je pense qu'Arthur Miller aurait pu broder une merveille de scénario en se contentant de la dernière scène dans le désert du Nevada, où tout est dit. Après tout, un bon exemple vaut mieux qu'un long discours comme celui des pénibles 90 premières minutes durant lesquelles on se farcit les atermoiements interminables de trois pochetrons archaïques (dont deux au regard lubrique) et d'une cruche indécise campée par une Marilyn en roue libre.
Alors que cette ultime scène condense quasiment tous les thèmes du film : l'incompréhension hommes/femmes, la solitude, le déboussolement de trois cow-boys sans perspectives d'avenir dans une Amérique pour laquelle le far west est déjà un reliquat...
En allant plus loin on peut même réduire le film à cette ultime lutte en forme de miroir entre Gable et l'étalon. Réalisant que son époque lui a tourné le dos, il jette ses ultimes forces dans la bataille, puis se résout à laisser une part de lui-même s'enfuir, la confiant au désert pour avoir droit à ses dernières miettes de bonheur.