Le Must tangue (il est tard pardonnez-moi)

Après mon second visionnage, je baisse ma note de deux points, tout en gardant mon cœur de recommandation. J'avais en effet un souvenir global du film totalement altéré par les dernières minutes qui m'ont encore fait chialer.
Ce film est beau parce que Marilyn est somptueuse, tantôt naïve et puérile, tantôt femme brisée. Comment une femme peut-elle avoir autant de charisme, de charme et de grâce, tout en portant en elle le mythe de la bimbo décolorée ? Marilyn incarne (et bien en chair quoi qu'on en dise) ce paradoxe à merveille, encore plus dans ce film où le personnage de Rozlin est, pour moi, son plus beau rôle (j'ajoute que je n'ai pas vu tous ses films). C'est également un personnage de fiction que j'arrive à comprendre et qui me touche beaucoup. Son aura et son pouvoir sur les trois personnages masculins qui gravitent autour d'elle la rendent à la fois vulnérable et parfois d'une immense force.
Tout cela fait que, d'un point de vue personnel, ce film me parle et me plait.
Je le recommande donc pour Marilyn et son personnage, et pour les 15/20 dernières minutes avec ces scènes bouleversantes où l'homme se confronte à l'animal, donc à lui-même.

Pour le reste, l'écriture de Miller ne fait pas mouche à chaque fois et l'on suit ce film comme sortant d'une grosse gueule de bois. La narration est rapide mais le rythme ne suit pas toujours. Au fond le scénario n'a que peu d'intérêt, seules comptent les relations entre les personnages, le schéma théorique relationnel cousu par Miller. Connaissons-nous vraiment ceux que nous aimons ? Peut-on changer du tout au tout en une rencontre ? C'est un film qui, faute de trame narrative forte, force le spectateur à réfléchir, à fomenter des théories sur l'amour et les rapports homme/femme.
Il est assez difficilement explicable finalement.

Bien évidemment, sans les quatre acteurs principaux, je pense que The Misfits prendraient énormément, les personnages étant le moteur du film. Même si on ne comprend pas toujours leurs motivations, leurs buts ou leurs angoisses. Dans le fond, c'est un peu comme regarder un documentaire sur des gens qui n'ont rien de spécial. On se dit qu'on perd son temps, mais en même temps, on ne peut s'empêcher de se voir soi-même et de toucher du doigt ce qu'est réellement la vie : parfois il ne s'y passe pas grand-chose de bien excitant mais il reste toujours les rencontres, les regards et les lendemains de cuite.
Before-Sunrise
7
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le 18 mai 2012

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