Perdre au jeu
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le 31 août 2023
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J'attendais avec hâte la sortie de ce film plébiscité aux césars 2024, d'autant plus que Sybil, de la même réalisatrice, m'avait laissé relativement sceptique face à son travail.
Si l'on y retrouve quelque têtes connues de Justine Triet (notamment Sandra Hüller), l'ambiance change cette fois du tout au tout. Une ambiance lourde pèse sur ce thriller captivant, dans lequel c'est tout le schéma familial autour de Daniel (Milo Machado Graner) qui est proche de voler en éclat, à noter d'ailleurs que le point de vue de l'enfant est ici un choix ultra pertinent, mettent en lumière toute l'ambiguïté des relations parent-enfant, et le poids que certains mots peuvent peser dans une vision enfantine.
On y rajoute des personnages et visions complexes, ou l'on passe son temps à se demander ou est le vrai, ou est le faux. Porté par Swann Arlaud dans le rôle de l'avocat et Sandra Hüller en veuve meurtrie, c'est un drame qui ne laisse pas indifférent. Parfois critique de la presse (avec parfois des images qu'on dirais tout droit sorti de BFM TV) ou de l'autorité judiciaire (le flic autoritaire qui dirige l'interrogatoire de Daniel), c'est aussi une photographie de l'époque, ou l'on est coupable avant d'être jugé, ou la fragilité d'un homme est impensable et ou l'enfant qu'est Daniel ne semble jamais protégé.
Je retiens également les scènes d'introductions, du chien qui cours derrière sa balle à la balade dans la neige, en passant par cette interview lunaire, on est vraiment dans le bain dès le début, un peu perdu mais captivé par ce qui se déroule devant nos yeux.
On peut toutefois regretter quelques détails comme la discussion entre Marge et Daniel, qui spoil un peu son intervention au tribunal (en plus de donner une dimension un peu ''coup de tête'' à son témoignage), ou bien l'utilisation du polyglottisme (anglais, français et allemand) qui n'a que peu d'intérêt (l'accent de Sandra Hüller suffisait largement).
Ca reste malgré tout un film de qualité, théâtralisé presque à outrance et dont les acteurs livrent des prestations remarquables, toutes les caractéristiques qui correspondent finalement à une académie comme celle des Césars. Sans être aussi dithyrambique, j'ai passé un bon moment devant cette réalisation de Justine Triet, qui réussi cette fois ci à simplifier son film pour laisser place aux acteurs, ce qui rend le tout plus vivant et attachant.
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Créée
le 26 févr. 2024
Critique lue 17 fois
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