Anatomy of Time se développe sur deux périodes : dans les années 60 puis 50 ans plus tard. Le fringant militaire et la jeune fille d'un horloger sont devenus de vieilles personnes, à l'article de la mort. Entre les deux époques, que le film de Jakrawal Nilthamrong fait alterner, un grand blanc de vie qui ne peut que s'imaginer. Quoi qu'il en soit, cette œuvre, en partie énigmatique, se déroule dans une fausse sérénité, déconnectée, mais seulement en apparence, des tueries et coups d'état qui ont émaillé l'histoire de la Thaïlande depuis plus d'un demi-siècle. Le passage du temps a altéré les corps et les âmes sous le regard de la nature, très présente dans Anatomy of Time, mais plus apaisante et moins mystique que dans les longs-métrages de Weerasethakul. Proche de la philosophie bouddhiste, le film montre le choix d'une jeune femme entre deux prétendants, décision qu'elle regrettera peut-être ensuite mais elle est la seule à pouvoir l'affirmer, à la veille de quitter ce monde. Si certains points restent obscurs dans le récit, cela n'a qu'une importance relative au vu de la qualité esthétique de Anatomy of Time et de la fascination éthérée qu'il ne manque pas d'exercer, à condition de se laisse transporter par des vagues temporelles qui viennent effacer les notions de passé, présent ou futur. Autant en emporte le temps !

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2022

Créée

le 5 févr. 2022

Critique lue 443 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 443 fois

2

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13