Avant de se retrouver deux ans plus tard dans "La Belle de Cadix", Luis Mariano et la belle Carmen Sevilla s'étaient déjà compromis dans ce film-opérette très médiocre, sans qu'on sache vraiment si c'est l'opérette de l'inévitable Francis Lopez ou la réalisation de Robert Vernay qui en la principale cause.
Dolores et Juanito s'aiment d'un grand amour mais ce dernier, grace à "l'impresario taurin" (!) joué par Noël Roquevert, part en Amérique et devient un grand torero. La relation entre les deux personnages, entre Carmen la danseuse de flamenco et Luis le ténor, est un condensé de roucoulades et de serments amoureux, de jalousie mal placée et d'enfantillages, qui se vautre dans les conventions des opérettes-amourettes. C'est tellement creux que le réalisateur délaisse souvent ses deux figures principales et consacre une part importante du film à des contingences humoristiques incarnées par Maurice Baquet notamment, en quête de son amoureuse lui aussi.
On peut satisfaire sa prédilection pour le nanar en regardant ces kitscheries vintage et en savourant la performance d'acteur toujours indigente de Luis Mariano, a fortiori dans les plans de coupe en matador au milieu des arènes...