Bien, commençons par avouer le principal problème : je déteste Marlene Dietrich, depuis le jour où j'ai lu la biographie qu'en a fait sa fille. Je la considère comme un des êtres les plus immondes qui aient jamais vu le jour sur Terre, et ses fans comme des sado-masochistes décadents.
Pour ce qui est de ce Lubitsch, on y trouve bien sûr l'ironie, la joie de vivre et aussi une certaine sagesse face à l'inconstance des sentiments qui est propre à ce cinéaste. Les petites saynettes impliquant les serviteurs sont particulièrement savoureuses. On retrouve aussi les mauvais raccords, car si Lubitsch était excellent dans la direction d'acteur, il ne soignait pas particulièrement le montage. La scène de la séparation sur le banc, au début, est complètement flinguée à cause de ça.
Reste que ce n'est pas un grand Lubitsch. C'est une question de rythme : ici, le rythme est assez lent, presque solennel. Cela n'empêche pas le film de fonctionner, c'est simplement que certains petits détails ajoutés semblent assez gratuits, certaines scènes inutilement étirées.
Mais de toute façon le cinéma des années 1930, pas encore bien coulé dans le moule du parlant, a toujours quelque chose de très déroutant, même dans ses très grandes oeuvres.
Bref, ce n'est pas mauvais, mais rien d'incandescent non plus.