Retour au cycle Angel Guts avec toujours Takashi Ishii au scénario mais le brillant Junichi Suzuki à la réalisation. Il intéressera les amateurs du cycle mais sera déconseillé comme première approche du Roman Porno de la Nikkatsu.

Si l’univers d’Ishii est respecté la nuit, la pluie et les lieux improbables, le film s’écarte du viol initial destructeur pour se reporter sur une relation SM qui dépasse l’amour. Celui-ci ne devient qu’une conséquence de la relation SM. Le propos est radical et perturbant d’autant plus qu’il est totalement assumé par les personnages. Cette conception de la relation SM tranche avec les bondages de pacotille ou seulement vicieux habituels. Le propos est particulièrement bien servi par la qualité de l’image, du montage et de la bande-son (l’importance des respirations), la réalisation de Junichi Suzuki est impeccable. Le scénario d’Ishii monte crescendo, les dialogues sont sobres (souvent un seul mot). Peut-être certains effets sont trop appuyés (ralentis). Les scènes « chaudes » sont remarquables soignées et conduisent à une fin inéluctable. Côté interprétation, Masahiko Abe en Yosuke-Muraki offre la complexité nécessaire au personnage à la fois gentil et violent-sadique, Kanako Kishi en Nami incarne pleinement ce rôle de masochiste qui peut enfin se réaliser. Mizuho Nakagawa (Hisako l’épouse) par sa proximité physique avec Nami constitue le contrepoint d’une normalité insatisfaisante. Quant à Rina Hayashi (Akina la prostituée), son rôle n’est que très secondaire. N’étant pas du tout féru du SM, je suis particulièrement partagé sur ce film, les rapports qui se créent entre Nami et Yosuke me sont détestables et incompréhensibles. Toutefois, le film parvient à les rendre crédibles voire tragiques et en cela, le film est réussi mais ne me fera pas changer d’avis sur ces pratiques. Par rapport aux 3 questions du Roman Porno (Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que le sexe ? Que sont les rapports entre les hommes et les femmes ?), le film apporte une réponse qui ne plaira pas à tout le monde mais qui mérite d’être vue.

TeryA
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le 9 févr. 2024

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