On retrouve l’univers classique de Takashi Ishii, la ville, la nuit, les bâtiments désaffectés, le viol, la solitude, toujours aussi triste mais un peu moins noir. Certes, on n’échappe guère à son funeste destin mais celui-ci peut apporter des moments de répits même aux pires moments. Cette Nami n’a pas subi un viol « primordial et initial» et son avenir n’est pas encore brisé. Même le viol par Muraki n’a pas la même force, il arrive « par accident » et ne fait que réunir deux êtres solitaires en souffrance, laissant entrevoir un espoir avant de vite le refermer. Les décors (bâtiments industriels à l’abandon, bar, motel) sont un peu «cheap » mais la réalisation grâce à la lumière, au son, aux cadrages compense efficacement ce manque de moyens. La courte apparition de Jun Izumi prolonge les pinku eiga antérieurs. La scène de Kazuyo Ezaki s’inscrit dans l’érotic-soft en devenir. Enfin, la prestation agréable en Nami de Mayako Katsuragi (Angel to Be Sacrificed et beaucoup de vidéos érotiques) et celle de Naoto Takenaka (Muraki) nous approchent du film d’auteur.
Ce 5ème volume est intéressant notamment par la qualité des débuts de Takashi Ishii comme réalisateur et par le nouvel éclairage qu’il apporte à son personnage fétiche.